Le 24 juin 2007 est annoncée la faillite de Queen's Walk, un fonds spéculatif de couverture (« hedge funds ») qui appartient à la puissante banque d'investissements américaine Bear Stearns. Ainsi le monde de la finance et l'opinion publique découvrent-ils la « crise des subprimes ».
Les subprimes (« sous-créances ») désignent des créances ou des prêts d'une solvabilité inférieure à la moyenne. Du fait qu'elles sont plus risquées, elles sont assorties de taux d'intérêt plus élevés.
La panique s'empare des marchés boursiers car toutes les banques de la planète craignent de détenir sans le savoir des « fonds pourris » (junk funds) qui mêlent indistinctement des créances fiables et des créances pourries. Aussi les unes et les autres hésitent à emprunter à leurs consoeurs faute de disposer de réserves sûres.
Des crédits imprudents
Avant le XXIe siècle, les emprunteurs pouvaient multiplier les crédits en faisant appel à un crédit hypothécaire ordinaire. Celui-ci était gagé sur un bien dont il avait permis l'acquisition (en général un bien immobilier). Dès qu'une partie de ce bien avait été remboursée, l'emprunteur pouvait souscrire un nouvel emprunt gagé sur cette partie déjà remboursée !
Au début des années 2000, profitant de la flambée des prix de l'immobilier, les établissements américains ont développé le crédit hypothécaire rechargeable, plus attractif que le crédit hypothécaire. Les emprunteurs pouvaient en effet souscrire des crédits supplémentaires simplement gagés sur l'augmentation de valeur virtuelle de leur maison. Ils y étaient encouragés par le gouvernement américain qui craignait après les attentats du 11 septembre 2011 que le pays tombe dans la dépression !
C'est ainsi que les banques ont accordé sans précaution des prêts bancaires à taux évolutif à des ménages américains pauvres et virtuellement insolvables. Pour ces créances douteuses, les organismes de crédit empruntaient l'argent à deux sociétés soutenues par l'État américain, Fannie Mae et Freddie Mac. Elles-mêmes faisaient appel au marché bancaire en compilant ces créances douteuses avec des des titres fiables, de façon à diversifier les risques et tromper la méfiances des banquiers.
Cette « titrisation » a si bien fonctionné qu'elle a provoqué une bulle spéculative. Le marché immobilier s'est retourné, de sorte que les montants restants à rembourser par les débiteurs en sont venus à dépasser la valeur des maisons en bas de cycle. Prêteurs et emprunteurs ont été pris de court et il s'en est suivi la faillite de Queen's Walk.
Panique à Wall Street
La crise des subprimes a culminé le 15 septembre 2008 avec la faillite de Lehman Brothers, le fleuron de Wall Street. Le gouvernement américain a refusé de l'aider afin de faire un exemple.
Mais trois jours plus tard, le Secrétaire du Trésor Henry Paulson a annoncé un plan massif de soutien au secteur bancaire pour éviter son effondrement, avec un crédit de 700 milliards de dollars. Il a nationalisé aussi AIG, autre banque puissante, pour lui éviter la faillite.
Le 6 octobre 2008, les bourses de la planète ont connu une brutale chute des cours. La croissance économique a été modérément affectée en Asie et dans les nouveaux « pays émergents » tels que le Brésil, mais elle s'est effondrée plus durablement aux États-Unis et surtout en Europe.
Vos réactions à cet article
Recommander cet article
fred (22-09-2006 23:12:34)
En fait, d'après mes sources, la réserve ou étaient entassés les tonneaux a été detruite par Drake, par hasard, car dans sa fuite du port de CADIX IL A TIRE UN PEU PARTOUT AVANT DE QUITTER LES L... Lire la suite
Cadiou (02-07-2006 17:50:08)
Bonjour, J'ai lu dans "la grande aventure des océans" (Georges Blond) un fait qui me semble intéressant : au cours de son raid sur l'Espagne, Francis Drake aurait fait détruire systématiquement ... Lire la suite