Balade en Comminges

Vieux comté pyrénéen

Au pied de la chaîne des Pyrénées, à mi-distance de l'Atlantique et de la Méditerranée, l'ancien comté de Comminges témoigne d'un riche patrimoine. Il remonte aux Romains (Montmaurin, Lugdunum Convenarum, Valentine, Chiragan...) et, bien au-delà, à la Préhistoire (Aurignac, Lespugue).

Nous vous proposons ci-après un circuit de 126 km pour découvrir son patrimoine connu et moins connu...

Cette région de collines boisées et de vallons fertiles, adossée aux montagnes et traversée par la haute vallée de la Garonne, a franchi les siècles sans grands heurts, si l'on met à part les dévastations pendant la croisade contre les Albigeois, en 1218. Le comté est rattaché à la couronne capétienne en 1454 et disparaît en 1510. L'évêché de Comminges subsistera quant à lui jusqu'à la Révolution.

Balade en Comminges (carte : Paul Coulbois, pour Herodote.net (2022)

Mêlé d'influences aragonaises, catalanes et gascones, le Comminges a joui d'une relative prospérité jusqu'au début du XXe siècle, avant que l'hécatombe de la Grande Guerre et une soudaine chute de la fécondité ne vident les villages de leur jeunesse.

Miraculeusement préservés, ces villages font aujourd'hui les délices des résidents français, anglais, belges ou encore néerlandais.

Les Commingeois se retrouvent dans des moungetades (réunions de village autour d'un plat de haricot - moungetes - et de mouton). Ils ne dédaignent pas non plus les banquets à base de foie gras, de confit à la graisse de canard et de cèpes. Leur art de vivre, faut-il s'en étonner ? résiste de plus en plus mal aux règlements parisiens, aux directives européennes et au principe de précaution.

André Larané
Le millas commingeois

Le millas est une spécialité locale, proche de la polenta piémontaise. On le préparait autrefois après avoir tué le cochon ou les canards, dans le chaudron encore imprégné de la graisse de ces animaux.
Dans 2 litres d'eau et 1/2 litre de lait, incorporez 500 grammes de farine de maïs blanc et 3 cuillerées à soupe de farine de blé. Salez et ajoutez la matière grasse de votre choix. Laissez cuire 20 minutes à partir de l'ébullition, ajoutez zeste de citron ou d'orange... puis étalez la pâte sur un torchon et laissez refroidir. Avant de servir, découpez en morceaux, faites dorer à la poêle des deux côtés et sucrez.

Martres-Tolosane

Martres-Tolosane se situe à 60 km au sud de Toulouse, sur la route des Pyrénées, près de la Garonne. Bastide circulaire, elle offre un plan en forme de roue : l'église Saint Vidian en est le moyeu et le boulevard, sur l'emplacement des anciennes fortifications, le pourtour. Toutes les ruelles convergent vers l’église.

La présence de kaolin a favorisé la naissance de faïenceries réputées au XVIIIe siècle (la plus ancienne pièce connue est un plat à barbe réalisé par Joseph Delondre en 1739). Leur tradition s'est poursuivie jusqu'à nos jours dans les ateliers qui entourent la vieille cité.

On peut découvrir dans la Maison du tourisme, en face de l'église, les différents styles qui ont fait leur réputation, jusqu'au style actuel qui rappelle la faïence de Moutiers.

À l'époque gallo-romaine, une immense et somptueuse villa s'élève au sud de la ville actuelle au lieu-dit Chiragan. Sans doute la plus grande villa gallo-romaine identifiée à ce jour et l'une des plus luxueuses avec celle de l'empereur Hadrien !

Les fouilles ont livré des pièces tout à fait exceptionnelles qui font la fierté du Musée Saint-Raymond de Toulouse. Aujourd'hui des répliques très fidèles de ces pièces essentielles sont exposées à Martres, à la Maison du tourisme.

Aux débuts du christianisme, une basilique fut édifiée sur l'emplacement de l'église actuelle et devint le centre d'une vaste nécropole d'où furent extraites quantités de sarcophages. L'église en abrite deux d'une facture exceptionnelle. D'autres, plus simples, sont alignés contre le mur extérieur de l'édifice. L'église s'ouvre par une belle arcature romane. Elle abrite un autel-reliquaire monumental de facture gothique où sont restés les restes d'un martyr local légendaire, saint Vidian.

La légende édifiante de saint Vidian

La Vita Sancti Vidiani relate que le noble Vidian, contemporain de Charlemagne, s'était livré aux Sarrasins d'Espagne en échange de la libération de son père.
Libéré sur l'intervention de l'empereur, il repart guerroyer contre les Sarrasins et les affronte près de l'actuelle Martres-Tolosane. Il est traîtreusement abattu par l'ennemi alors que, blessé, il lave ses plaies dans une fontaine qui porte aujourd'hui son nom.
Et c'est aux portes de l'actuelle ville de Martres, au campestre, que va se dérouler la bataille à l'issue de laquelle Vidian, défenseur du Christ, tombera sous les coups des païens au moment où il se désaltère et lave ses plaies à la fontaine qui porte maintenant son nom.
C'est de cette histoire que la ville tire son nom actuel : après Chiragan la romaine, l'Angonia des premiers siècles, elle est devenue la ville des martyrs : « Martyrium, ad Martyres tolosanos », « Martres Tolosane ». Tous les ans, au printemps, le village célèbre les hauts faits de son saint au cours d'une procession costumée qui finit par un simulacre d'affrontement entre chrétiens et Sarrasins.

Alan

Ce beau village s'étire sur une crête, face aux Pyrénées et au massif forestier d'Aurignac d'un côté, à la vallée de la Louge de l'autre.

Sa vaste place centrale, à l'écart du flux de la circulation, se prête aux rencontres et aux fêtes. Rectangulaire, elle donne sur une église paroissiale à clocher-mur. À droite, la halle où les villageois se rencontrent pour de fréquents banquets.

Empruntez la ruelle à droite de l’église. Vous verrez ce qui reste des fortifications médiévales et des douves, aujourd’hui transformées en étangs. Au loin la chaîne enneigée des Pyrénées.

La terre d'Alan a été cédée par le roi de France aux Hospitaliers de Saint-Jean au XIIe siècle.

En 1270, l'évêque du Comminges Bernard de Miremont et le sénéchal du roi la transforment en sauveté (principauté ecclésiastique dotée de privilèges fiscaux). Deux plus tard, les habitants de cette petite bastide d'un hectare obtiennent des franchises communales.

Alan connaît une relative gloire au XVe siècle, quand les évêques de Comminges, qui résident habituellement à Saint-Bertrand, au pied des Pyrénées, y installent leur villégiature d'hiver.

Plusieurs maisons de la place centrale conservent des vestiges de cette résidence somptueuse.

Ne manquez pas à votre gauche, une grille ouvragée. C’est l’entrée de l’ancien palais épiscopal. Poussez la grille. Au bout de l’allée, une tourelle et un porche surmonté de son surprenant tympan en forme de vache dans le style gothique flamboyant.

Il y a un siècle, cette belle sculpture manqua d’être transportée outre-Atlantique par un riche Américain. Mais les habitants se mobilisèrent et à coup de bâtons chassèrent les maçons venus la démonter. L’affaire remonta à Paris et le gouvernement prit des mesures pour protéger le patrimoine.

Le plus remarquable est la porte d'entrée, surmontée d'un tympan qui représente une vache, symbole de la prospérité du comté, dans un pur style gothique flamboyant.

À un jet de pierre du village, on peut voir Notre-Dame de Lorette, un hôpital construit par l'évêché au XVIIIe siècle pour le service des pauvres. Restauré par un ébéniste inspiré, Christophe Ferry, il accueille hôtes, réceptions, séminaires et spectacles dans les très belles salles qui entourent le cloître.

La résidence épiscopale et Notre-Dame de Lorette sont accessibles à la visite le dimanche après-midi et sur demande.

Montoulieu

Sur la route d'Alan à Aurignac, on note à gauche au milieu des bois la pittoresque chapelle de Saint-Bernard. Elle a été édifiée pierre à pierre suite à une apparition de la Vierge à deux bergères, en ce lieu, sous le règne de Louis XIV.

Dans le village même, en contrebas de l'église, il vaut la peine de visiter les restes d'un impluvium (ou piscine) en marbre, dernier témoignage d'une villa gallo-romaine qui s'étendait à cet endroit.

Aurignac 

Vue aérienne d'Aurignac, Haute-Garonne, 31 (office de tourisme)Aurignac, petit bourg d'un millier d'habitants, s'étire sur un éperon rocheux avec à son sommet une pittoresque église en gothique flamboyant et un château fort dont on peut encore voir l'une des trois enceintes et le donjon.

Ce château fait partie d'un réseau de huit châtellenies bâties par les comtes de Comminges vers 1230-1240 pour maintenir l'ordre et la sécurité dans la région.

Le paysage est superbe et suffirait à la réputation du lieu.

planche d'outils en os (sagaies, poinçons, lissoirs...) découverts dans l'abri d'Aurignac (planche d'Édouard Lartet)Mais ce dernier est aujourd'hui principalement connu du fait de la découverte en 1860 de quelques vestiges de la préhistoire dans un modeste abri au flanc d'une colline par Édouard Lartet.

Ces vestiges (outils à base d'os, sagaies...) ont été étudiés par l'abbé Henri Breuil (1877-1961) l'un des premiers grands spécialistes de la Préhistoire.

À la suite de ces études, l'abbé a désigné sous le nom d'Aurignacien la période qui correspond à l'apparition en Europe de notre ancêtre l'homme de Cro-Magnon (35 000 à 28 000 BP). C'est une période très féconde du Paléolithique comme en témoignent les peintures de la grotte Chauvet-Pont d'Arc, deux fois plus anciennes que celles de Lascaux !

Un beau musée de l'Aurignacien et de la Préhistoire a été inauguré en avril 2015 en lisière du village pour témoigner de cette culture.

Lespugue

Ce village attache aussi son nom à la Préhistoire depuis la découverte à proximité, en 1922, d'une superbe statuette féminine en ivoire de mammouth.

Vieille de 24 000 ans, la « Vénus de Lespugue », chef-d'oeuvre du paléolithique (culture du Gravettien ; on dit aussi Périgordien), est aujourd'hui conservée au Musée de l'Homme à Paris.

La Vénus de Lespugue, Haute-Garonne (Gravettien)

Lespugue nous offre aussi une porte d'entrée sur les gorges de la Save, superbe défilé naturel qui mène à la plaine de Montmaurin.

Montmaurin

À notre connaissance, aucune villa gallo-romaine n’est mieux conservée que celle-ci. Située dans une plaine proche du village de Montmaurin, à la sortie des gorges de la Save, elle présente des vestiges en très bon état et nous permet d’imaginer très précisément le mode de vie des riches propriétaires, à la fin de l’empire romain.

Édifiée vers le milieu du 1er siècle de notre ère, elle se serait développée jusqu'aux environs de 350 et aurait été remaniée au cours des 3e et 4e siècles avant qu’une troupe de barbares vienne tout saccager.

Le domaine agricole de l’heureux propriétaire devait couvrir 1500 hectares !

Sur 19 hectares de surface bâtie, les archéologues ont identifié 200 pièces d'un confort plus ou moins marqué. Décorées de marbre ou de mosaïques, leurs fenêtres étaient vitrées et elles bénéficiaient d'un système de chauffage par le sol et de l'eau courante.

Les fouilles ont permis de mettre à jour les vestiges du vestibule, du temple, du nymphée, de plusieurs cours et de nombreuses pièces d'habitation.

La villa de Montmaurin (Haute-Garonne)La visite commence par les parties privatives ; les chambres, le séjour familial, l’atrium… Notez le vivier où l’on a retrouvé des coquilles d’huîtres en provenance de l’océan Atlantique ou de la mer Méditerranée. En ce temps-là comme aujourd’hui, les habitants de la région étaient de fins gastronomes !

Après le péristyle, vous arrivez dans le jardin entouré d’une colonnade en demi-cercle, avec un petit temple sur le côté. Autrefois, c’était là l’entrée officielle où se croisaient visiteurs, domestiques et esclaves.

Valcabrère

À l'écart du village, la basilique Saint-Just de Valcabrère est un très bel édifice de style roman du XIe et XIIe siècle.

Il a été construit à l'emplacement d'une nécropole païenne et d'un cimetière paléochrétien.

C'est, par le remploi de multiples pierres antiques, inscriptions et sculptures, un véritable « musée romain ».

On aperçoit à un kilomètre de là l'éminence sur laquelle trône la cathédrale de Saint-Bertrand.

Saint-Bertrand-de-Comminges

L'église de Valcabrère et l'ancienne cathédrale de Saint-Bertrand du CommingesQuoi de plus saisissant que l’arrivée à Saint-Bertrand-de-Comminges ? La cathédrale et son très modeste village (300 habitants) se tiennent sur une petite éminence au milieu d'un impressionnant écrin de montagnes, d'où le surnom de « Mont-Saint-Michel des terres » parfois donné au site !

À cet emplacement a été fondé en 72 avant JC une colonie romaine, peuplée de gens de diverses provenances, Lugdunum Convenarum (de ce dernier mot viendrait par déformation phonétique le nom de l'ancien comté et évêché de Comminges).

La cité romaine aurait compté au IIe siècle de notre ère jusqu'à 5 000 à 10 000 habitants !

Les vestiges de ses nombreux monuments (cirque, forum...) dorment encore pour la plupart sous la terre, sur un rayon de plusieurs kilomètres.

La ville aurait été détruite en 585 lors des guerres entre les descendants de Clovis.

Une nouvelle cité renaît au XIe siècle à l'initiative de l'évêque du Comminges Bertrand de l'Isle-Jourdain (1083-1123).

Elle attire bientôt aussi des pèlerins sur le tombeau de l'évêque, qui est canonisé vers 1218 et laisse son nom à la ville.

Beaucoup de pèlerins poursuivent leur route vers Saint-Jacques-de-Compostelle.

La cité médiévale comporte trois espaces : l'enclos cathédral et la ville haute, protégés par un rempart percé de trois portes et dont on distingue encore les vestiges ; enfin le faubourg, à l'extérieur des remparts et de la cité proprement dite (rappelons que le mot ne signifie rien d'autre que « faux bourg »).

La cathédrale Sainte-Marie, avec son clocher-tour roman, assimilable à un donjon, rappelle qu'elle eut elle-même un rôle militaire et défensif.

Au XIIIe siècle est construit un cloître gothique avec, chose inhabituelle dans un lieu de recueillement, de splendides échappées visuelles sur les montages environnantes.

Au siècle suivant, sous l'impulsion du pape français Clément V, le monument prend sa forme actuelle, avec sa nef rehaussée, ses chapelles et ses 14 puissants contreforts.

Au XVIe siècle, en pleine Renaissance, l'évêque Jean de Mauléon aménage les stalles destinées à isoler les chanoines du flux des pèlerins.

Un peu plus tard est construit le superbe orgue d'angle.

Bien restauré depuis 1970, il a inspiré à André Malraux, ministre des Affaires culturelles la création d'un festival de musique aujourd'hui très réputé, le Festival du Comminges (juillet-août).

Mais la suppression du diocèse, sous la Révolution, entraîne un déclin irrémédiable de la cité.

Aujourd'hui, Saint-Bertrand-de-Comminges revit grâce au tourisme culturel.

Valentine

En tournant le dos aux montagnes, on ne manquera pas de s'arrêter peu avant Saint-Gaudens, à Valentine, village paisible lové au bord de la Garonne.

En ce lieu discret et accueillant, on peut repérer un pont ferroviaire métallique réalisé par la société de Gustave Eiffel. Au centre du village, la maison paternelle du maréchal Ferdinand Foch et dans le cimetière le caveau familial (lui-même est né à Tarbes en 1851 et repose aux Invalides).

Le territoire de la commune abrite aussi les restes d'une grande villa gallo-romaine, témoignage supplémentaire de la prospérité de la région aux premiers siècles de notre ère.

De cette villa subsistent quelques vestiges nostalgiques dont on pourra déchiffrer les secrets sur l'excellent site de la société archéologique de Valentine (ci-dessous).

Saint-Gaudens

La capitale actuelle du Comminges porte le nom d'un obscur martyr du haut Moyen Âge.

On peut visiter la collégiale, splendide église romane du XIe siècle transformée en collège de chanoines par les bons soins de l'évêque Bertrand de l'Isle-Jourdain.

Son cloître, remarquablement réhabilité, comporte un magnifique ensemble de chapiteaux romans.

Ces chapiteaux historiés racontent des épisodes de l'Ancien et du NouveauTestament.

Saint-Martory

Le village de Saint-Martory est né sur la rive gauche de la Garonne. Il se signale par un pont magistral sur la Garonne (1724), oeuvre de l'intendant d'Etigny à qui l'on doit aussi les deux portes de la ville.

La famille des Montpezat, comte de Comminges, dont un représentant, Henri, a épousé l'actuelle reine du Danemark, a successivement construit deux châteaux à Saint-Martory.

Le premier (XIe siècle) surplombe la ville sur la colline de Montpezat. On peut s'y rendre à pied par un agréable sentier forestier.

L'autre, de l'époque de la Renaissance, est bâti sur la rive droite de la Garonne.

Le village honore la mémoire du spéléologue Norbert Casteret, le plus illustre de ses enfants.

À proximité de Saint-Martory, sur la commune de Proupiary, l'ancienne abbaye cistercienne de Bonnefont sommeille au milieu des bois.

Au Moyen Âge, les comtes du Comminges s'y faisaient enterrer. Dépecée au XIXe siècle, elle est aujourd'hui en voie de restauration.

Pour petits et grands

Les enfants et leurs parents peuvent se détendre en découvrant les loisirs équestres au centre équestre d'Aurignac ou les loisirs aquatiques sur le plan d'eau de L'Isle-en-Dodon. À noter aussi le parc de loisirs Pyrénées Hô, à Cierp Gaud, sur la route de Montréjeau à Luchon : tyrolienne, toboggans, labyrinthe, escalade, via ferrata...

Les amoureux du patrimoine peuvent poursuivre leur découverte de la région en suivant au gré de leur inspiration les Chemins pyrénéens de l'art roman. Il s'agit d'un répertoire de tous les témoins de l'art roman que l'on peut voir dans le Comminges, le Couserans (environs de Pamiers, en Ariège) et le Val d'Aran (haute vallée de la Garonne, en Espagne).


Publié ou mis à jour le : 2022-02-19 14:22:45

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