16 novembre 2017

Enchères : Vinci détrône Gauguin et De Kooning

Le tableau de Léonard de Vinci, Salvator Mundi, a été adjugé le 15 novembre 2017 à 450,3 millions de dollars (381,8 millions d'euros). Cette vente fait de l'œuvre le tableau le plus cher du monde jamais vendu aux enchères. Déjà, l'histoire de ce tableau était pleine de rebondissements...

Salvator Mundi (1506-1513) attribuée à Léonard de VinciCommandé à l’artiste italien par le roi de France Louis XIII (1498-1515), ce panneau en noyer de 65 cm sur 45, effectué entre 1506 et 1513, représente un Christ Sauveur dont la main droite fait un signe de bénédiction, et la gauche tient l’univers (symbolisé par un globe.)  Ce thème est assez récent en peinture puisqu’il n’est utilisé, selon l’historien de l’art François Boespflug, que depuis la fin du Moyen Âge.

L’œuvre ne reste pas longtemps en France. Henriette Marie, sœur du roi Louis III, épouse Charles Ier d’Angleterre en 1625 et traverse la Manche avec le Salvator Mundi dans ses bagages.

Le tableau intègre les collections privées du roi d’Angleterre qui le lègue naturellement à son fils Charles II. Après cela, plus de trace du Christ Sauveur... Est-il resté la propriété des rois d’Angleterre ? Sûrement ! Car en 1763, l’œuvre réapparaît soudainement, vendue par un fils illégitime de la famille royale anglaise.

Mais l’œuvre disparaît de nouveau. Il faut attendre 1900 pour que le tableau refasse surface, mais pas son auteur ! Un collectionneur anglais en fait l’acquisition et l’attribue... à l’artiste italien Giovanni Boltraffio, élève de Léonard en 1491.

Les descendants du collectionneur vendent le tableau aux enchères en 1958 pour la modique somme de 45 livres (environ 500 euros). S’ils avaient su qu’il se vendrait 450 millions de dollars 60 ans plus tard...

En 1999, l’œuvre est à nouveau vendue aux enchères mais elle est cette fois présentée comme le travail d’un élève de Léonard. Cette information suffit pour que son prix bondisse à 332.500 dollars (282.000 euros).

En 2011, lors du règlement d'une succession en Louisiane, aux États-Unis, deux collectionneurs new-yorkais, mettent la main sur le tableau italien, alors en très mauvais état. Ils font nettoyer l’œuvre et enlever les traces des anciennes restaurations ratées (une moustache avait été ajoutée au Christ).

Comme neuve, l’œuvre est montrée au directeur de la National Gallery de Londres. Après de nombreuses expertises, elle est exposée pour la première fois par le musée dans une exposition consacrée à Léonard de Vinci en 2011.

La valeur du petit panneau de bois fait naturellement un bond exponentiel. En 2013, il tombe dans l'escarcelle du marchand d'art Yves Bouvier. Puis, dans la foulée, il change de mains : le milliardaire russe et propriétaire de l'AS Monaco, Dmitri Rybolovlev, en devient le nouveau propriétaire contre 127,5 millions d'euros.

En 2017, l’œuvre est mise aux enchères chez Christie’s à New York. Elle avait été estimée à 100 millions de dollars (85 millions d’euros) mais l’acheteur anonyme n’a pas hésité a déboursé plus de quatre fois cette somme déjà importante. Le Salvator Mundi détrône les œuvres de Gauguin et De Kooning, ex-aequo en tête de liste avec une vente à 300 millions de dollars (255 millions d’euros).

Mais où est donc le Salvator Mundi ? L’œuvre devait être exposée au Louvre Abou Dabi mais cette présentation fut annulée en septembre 2018. Depuis, le tableau fait l’objet de multiples questions sur sa localisation mais, aussi, sur son authentification.


En savoir plus avec Europe 1

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