Le traité de commerce Eden-Rayneval du 26 septembre 1786 vient parachever le traité de paix de Versailles de 1783 qui a consacré l'indépendance des États-Unis. Signé à Londres par William Eden et Matthias de Rayneval, commis du ministre français des Affaires étrangères, le comte Charles de Vergennes, il prescrit le libre transit des marchandises anglaises en France et l'abaissement des droits de douane des deux côtés de la Manche.
Pour les Anglais, jusque-là très protectionnistes, le traité a des visées pragmatiques : offrir de nouveaux débouchés à leur industrie en pleine expansion... et contrarier l'émergence de nouveaux concurrents. Succès sur toute la ligne : les Français, pénétrés par l'idéologie du libre-échange, sont prêts à tenter l'expérience in vivo. Ils vont très vite en subir les inconvénients. C'est que leur industrie s'est développée beaucoup moins vite que l'industrie anglaise et celle-ci lui taille des croupières. Il s'ensuit des émeutes violentes comme le pillage de la manufacture Réveillon. Cette crise va s'ajouter à la crise frumentaire (mauvaises récoltes) et contribuer au déclenchement de la Révolution. C'est la fin prématurée de cette première « mondialisation » des temps modernes.
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