Le 3 septembre 1783, le traité de Versailles officialise la naissance des États-Unis d'Amérique. Le texte est signé par le comte de Vergennes et le comte de Manchester au nom des rois Louis XVI et George III et en présence des représentants de l'Espagne. Il met fin à la guerre d'Indépendance des Treize Colonies anglaises d'Amérique du Nord.
Le matin de ce même jour, Benjamin Franklin et John Jay, représentants des Insurgents américains, ont rencontré l'ambassadeur britannique David Hartley dans sa résidence parisienne, rue Jacob. Par ce traité de Paris, ils ont obtenu la reconnaissance par l'Angleterre de l'indépendance des États-Unis d'Amérique.
Les États-Unis sont admis dans le concert des nations mais leur union est encore très fragile. Quatre années leur seront encore nécessaires pour mettre au point une Constitution et créer une véritable fédération. Le premier président de la nouvelle République, George Washington, ne prendra ses fonctions qu'en 1789.
Les jeunes États-Unis constituent à ce moment de leur Histoire un ensemble composite de territoires presque vides et de villes d'à peine quelques milliers d'habitants (la plus grande ville, Philadelphie, en a 40 000) sans guère de voies de communication entre elles. Il faut compter une bonne semaine pour aller de Boston à New York.
Au total 3,3 millions de citoyens d'origine européenne, 700 000 esclaves d'origine africaine et quelque milliers d'Indiens en voie de refoulement ou d'extermination.
Cliquez pour agrandir
Cette carte témoigne des affrontements entre Européens (Anglais, Espagnols et Français) pour la domination du continent nord-américain. La Nouvelle France tombe sous la tutelle de Londres et devient The Province of Quebec cependant que les Treize Colonies anglaises obtiennent en 1783 leur indépendance sous le nom d'États-Unis d'Amérique.
Par le traité de Versailles, la France, rivale de l'Angleterre, prend sa revanche sur le traité de Paris qui lui avait enlevé vingt ans plus tôt le Canada, la Louisiane et bien d'autres colonies.
Le jeune roi Louis XVI savoure le succès de l'insurrection américaine et de ses propres concitoyens.
La Fayette, Rochambeau, l'amiral de Grasse, le comte d'Estaing, le général Duportail, le commandant Pierre L'Enfant, l'écrivain Beaumarchais et bien d'autres Français ont payé de leur personne pour libérer les Treize Colonies de la tutelle de Londres.
Mais cette aide a coûté très cher et le roi de France commence à se demander comment il va assainir ses finances.
A peine cinq ans plus tard, il est obligé de convoquer les états généraux pour étudier une réforme des impôts. C'est ainsi que l'Indépendance américaine conduit à la Révolution française !
Avec le traité de Versailles, l'Angleterre perd l'essentiel de son premier empire colonial. Mais par un fabuleux retournement de situation, elle jette dans le même temps les bases d'un deuxième empire colonial encore plus prestigieux.
Vingt ans plus tôt, à la faveur d'un premier traité de Paris, en effet, elle a reçu de nouvelles colonies dispersées de par le monde et très diverses par leur culture et leurs traditions. Ne se contentant plus d'envoyer des immigrants vers des terres à peu près vierges, Londres s'applique désormais à gouverner les populations indigènes par procuration.
Le joyau du deuxième empire britannique est constitué par les Indes orientales (aujourd'hui, l'Union indienne, le Pakistan, le Bangladesh, Sri Lanka et la Birmanie).
Vos réactions à cet article
Recommander cet article
Naboleon (03-09-2024 18:46:02)
Les États-Unis n’ont jamais montré le moindre signe de reconnaissance sincère envers la France. Que cela soit par exemple les dettes contractées par Beaumarchais pour leur acheter des fusils, à ... Lire la suite