Le 16 janvier 1920 entre en application le XVIIIe amendement à la Constitution des États-Unis d'Amérique. Voté un an plus tôt, le 16 janvier 1919, l'amendement interdit la vente mais aussi la consommation d'alcool sur toute l'étendue du pays. Cette « Prohibition » marque le triomphe des ligues de vertu, soucieuse de régénérer l'Amérique ! Paradoxalement, à l'opposé de leurs attentes, il s'ensuit une explosion des trafics illégaux d'alcool. Ils sont le fait de « bootleggers », ainsi appelés parce qu'ils cachent les bouteilles dans leurs bottes.
Arrivées aux États-Unis avec la dernière vague d'immigration, les organisations mafieuses d'origine sicilienne sautent sur l'occasion pour étendre leurs activités et accroître leurs profits. Chicago, sous la férule d'Al Capone, s'attire la douteuse réputation de capitale du crime. Dans le même temps, à New York, Lucky Luciano organise un véritable syndicat du crime organisé. La corruption gangrène la police et l'administration.
Devant un pareil échec, le gouvernement américain choisit sagement de reculer. Le 17 février 1933, au tout début de la présidence de Franklin Delano Roosevelt, est voté le Blaine Act, du sénateur John J. Blaine. La nouvelle loi autorise la vente de bière. Enfin, le 5 décembre 1933, est voté le XXIe amendement qui, tout simplement, annule le XVIIIe. C'est la seule fois qu'un amendement constitutionnel est ainsi annulé par un autre amendement.
La Prohibition va cesser dès lors de ronger la société américaine. Elle ne va plus devenir qu'une source d'inspiration pour le cinéma.
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