Le général de Gaulle, président de la République française, soumet une révision majeure de la Constitution au référendum de ses concitoyens. Il s'agit d'instituer l'élection du président au suffrage universel direct (et non plus par un collège de grands électeurs). Cette formule n'a connu qu'un précédent en France : l'élection du premier président de la République en 1851 : le prince Louis-Napoléon Bonaparte, neveu de Napoléon Ier et futur Napoléon III.
Pour contourner l'opposition de tous les partis à l'exception du sien, le président n'hésite pas à trahir l'esprit de sa Constitution : il recourt à la procédure du référendum selon l’article 11 alors qu’une révision de la Constitution relève normalement du seul article 89. Mais celui-ci requiert au préalable un vote conforme de l'Assemblée nationale et du Sénat, ce que de Gaulle n’aurait pas obtenu. Le président du Sénat Gaston Monnerville s'en indigne à juste titre et parle de « forfaiture » !
Le référendum intervient le 28 octobre 1962, peu après l'attentat raté du Petit-Clamart contre le général de Gaulle (28 août 1962). Dans l'émotion du moment, la révision est approuvée à une assez large majorité (61,7% de oui contre 38,2% de non). La première élection présidentielle au suffrage universel direct a lieu en 1965. Elle reconduit le général de Gaulle à l'Élysée pour un deuxième mandat qui sera interrompu en 1969 par une démission inopinée.
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