Le 9 août 1982, à l'heure du déjeuner, une poignée d'hommes armés force l'entrée de Goldenberg, un populaire restaurant juif de la rue des Rosiers (Paris). Il lance une grenade dans la salle et tire sur les convives avant de s'enfuir. On compte six morts et 22 blessés. L'émotion est immense en France où l'on découvre une nouvelle réalité, le terrorisme. Il s'agit du deuxième attentat qui vise la communauté juive française après l'explosion d'une bombe devant la synagogue de la rue Copernic (Paris), qui avait fait 4 morts le 3 octobre 1980.
Le groupe palestinien Abou Nidal, du nom de son dirigeant, est fortement suspecté d'être à l'origine de l'attentat mais il n'est pas pour autant mis en cause par le juge Jean-Louis Bruguière auquel a été confié l'enquête et l'on murmure que la raison d'État aurait en la circonstance pris le pas sur la justice... C'est seulement en 2015 que des mandats d'arrêt internationaux seront émis à l'adresse de trois membres de ce groupe.
Dans le souci de jeter malgré tout des coupables en pâture à l'opinion, le président François Mitterrand a demandé à la cellule antiterroriste de l'Élysée de mener sa propre enquête. Sous la supervision du capitaine Paul Barril, elle débouche sur une grossière mystification avec, le 28 août 1982, l'arrestation et l'inculpation frauduleuse de trois sympatisants de l'IRA, les « Irlandais de Vincennes », qui seront mis hors de cause après de scabreuses péripéties.
Vos réactions à cet article
Recommander cet article
Aucune réaction disponible