Le 6 avril 1909, six hommes atteignent pour la première fois le pôle Nord (dico). Il s'agit de Robert Edwin Peary, de Matthew Henson, son serviteur de race noire, et de quatre Inuits (aussi appelés à tort esquimaux) : Ootah, Egingwah, Seegloo et Ooqueah.
La conquête de ce point hautement symbolique avait jusque là donné lieu à plusieurs tentatives infructueuses et parfois tragiques, dont la première en 1827.
Le chef de l'équipée, Robert E. Peary, est un officier de la Marine américaine.
À 53 ans, il a déjà accompli six expéditions dans l'océan Arctique depuis 1891 et prouvé que le Groenland était une île. C'est après cela qu'il s'est mis en tête d'atteindre le Pôle.
Après deux premières tentatives, la troisième sera la bonne. Son bateau à vapeur, le Theodore Roosevelt, le dépose sur le cap Columbia, au nord du Canada, en septembre 1908, à 800 km de l'objectif.
L'explorateur s'engage sur la banquise qui recouvre l'océan Arctique avec une équipe de 24 hommes, 19 traîneaux et 133 chiens.
Le 20 mars 1909, Peary choisit de parcourir seul avec Henson et ses accompagnateurs Inuits les 133 derniers miles. Laissant le reste de l'expédition rejoindre le Roosevelt, il repart de l'avant avec cinq traîneaux et quarante chiens.
À raison de 20 miles par jour, le voilà bientôt à même de planter le drapeau américain sur ce que son sextant lui dit être le pôle Nord. Ne reste plus qu'à revenir vers le Labrador et télégraphier la nouvelle.
L'information est reçue par le gouverneur de Terre-Neuve et transmise au monde entier le 6 septembre 1909. Mais par une curieuse coïncidence, la veille même, un communiqué venu de Copenhague fait savoir qu'un ancien compagnon de Peary, le médecin américain Frederick Cook, aurait atteint le pôle Nord un an plus tôt, le 21 avril 1908.
Pourquoi a-t-il tant tardé à le faire savoir ? Un retour plus long et difficile. Malheureusement pour lui, les notes et les calculs censés prouver son exploit ont été confiés à un Américain qui revenait vers la civilisation. Mais celui-ci a été empêché d'embarquer avec son chargement sur le Theodore Roosevelt et a abandonné les documents sur la banquise !
Le Congrès américain s'en mêle. Il attribue finalement la paternité de l'exploit à Robert E. Peary, et lui offre en cadeau le grade de commodore (sans équivalent en français).
Selon les scientifiques d'aujourd'hui, il n'est pas sûr que Peary et Cook aient véritablement atteint le Pôle, l'un comme l'autre ne s'étant pas donné les moyens de vérifier leur position. Mais qu'importe pourvu qu'on ait l'ivresse et la gloire...
Sur les grandes découvertes, j'apprécie particulièrement le beau livre que Hachette a édité en 1997 : Explorateurs à la découverte du monde, de l'Antiquité à nos jours (traduit de l'anglais et écrit par un groupe d'auteurs, avec une préface de John Hemming). Une façon agréable de voyager et rêver sans quitter sa chambre.
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georges (12-10-2012 12:48:43)
Il vaut mieux s'adresser au Bon Dieu plutôt qu'à ses Saints Je vous invite donc à lire , de R E Peary : A l'Assaut du Pôle Nord édits P Lafitte 1911 ou La Découverte du Pôle Nord chez l... Lire la suite