Le 24 juin 1872, dans le Crystal Palace, le somptueux palais des expositions londonien inauguré vingt ans plus tôt par le prince Albert, Benjamin Disraeli, chef de l'opposition conservatrice, prononce un retentissant discours dans lequel il se propose de promouvoir l'empire colonial britannique (« uphold the Empire of England », dit-il).
Auparavant, les conquêtes coloniales étaient le fait de compagnies marchandes ou d'aventuriers et les gouvernements ne s'y engageaient qu'avec réticence car ils n'y voyaient que des sources de difficultés. On peut dater du discours de Disraeli la naissance de l'impérialisme anglais et plus largement européen, marqué par les péripéties de la « course au drapeau » en Afrique et en Asie.
La même année, le 7 avril 1872, Léon Gambetta, un fougueux républicain français, lance à Angers: « Pour reprendre véritablement le rang qui lui appartient dans le monde, la France se doit de ne pas accepter le repliement sur elle-même. C'est par l'expansion, par le rayonnement dans la vie du dehors, par la place qu'on prend dans la vie générale de l'humanité que les nations persistent et qu'elles durent; si cette vie s'arrêtait, c'en serait fait de la France » (L'idée coloniale en France, 1871-1962, Raoul Girardet, La Table ronde, 1972).
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