Apparu en France avec Chateaubriand et Victor Hugo, le romantisme a accompagné les mutations politiques et sociales du début du XIXe siècle mais l’apparent échec de la Raison des Lumières le fait évoluer vers un univers plus sombre.
Écrivains et peintres se plongent alors dans des atmosphères mélancoliques et fantastiques tandis que les compositeurs créent des œuvres au lyrisme exalté.
Les expressions foisonnantes du romantisme
Cinq mois après la première d’Hernani, les romantiques se retrouvent confrontés aux journées d’émeutes de juillet 1830. Ces « Trois Glorieuses » se soldent par la chute de Charles X et l’avènement de son cousin Louis-Philippe.
Les écrivains vont s’impliquer dans ces grands bouleversements qui secouent non seulement la France mais aussi l’Europe, tournant tout particulièrement leur regard vers la lutte des Grecs pour se libérer du joug ottoman (1821). Parmi eux, Hugo et Lamartine s’engagent sans hésiter en politique.
Durant cette période, la création artistique est foisonnante, les chefs-d’œuvre nombreux et les salons connaissent un engouement croissant de la part du public.
Le romantisme revêt plusieurs expressions : une nature tourmentée et torturée dans les œuvres de Gaspard David Friedrich ou Delacroix, le déchirement d’un Musset hurlant sa souffrance dans « Les Nuits » (1835-1837) ou encore l’expression plus sombre, voire macabre, d’un monde mystérieux et angoissant exprimée à travers « La Morte amoureuse » (1836) de Théophile Gautier ou « La Charogne » de Baudelaire (1857). S’y ajoute Le Radeau de la Méduse (1819) de Théodore Géricault, tableau dont les naufragés cannibales ont été inspirés par des cadavres empruntés à la morgue.
Un autre art fait également florès durant cette période : la musique. Les compositeurs utilisent toute l’étendue de leurs gammes pour exprimer l’Homme et le monde.
Chopin l’intimiste séduit tout autant que Berlioz et sa révolutionnaire Symphonie fantastique (1830) à cinq mouvements. Quant à Ludwig van Beethoven qui dédia la Symphonie héroïque (1805) à Napoléon Bonaparte, il ouvre la voie à Franz Schubert et Johannes Brahms pendant que Franz Liszt fait succomber Paris.
Mélange d’intime et de grandiose, reflet d'inspirations personnelles et collectives, le romantisme apporta à la musique un renouveau qui engendra une soif de création unique. L'exemple en est le génial concertiste Niccolo Paganini, le « violon du diable ».
Expressions artistiques
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Luc Defebvre (26-02-2019 09:42:17)
Je recommande la lecture d'un petit livre, pamphlet, "La légende de Victor Hugo", de Paul Lafargue. Edité dans plusieurs éditions de poche.