La peinture ci-dessous, gracieuse et troublante, érotique et pudique, est le premier nu de l'art espagnol ! Intitulée Vénus au miroir ou La toilette de Vénus, elle a été réalisée par Diego Vélasquez vers 1650, soit un siècle et demi après l'apparition des nus en Allemagne, Italie, France, Hollande... Il faudra attendre encore un siècle et demi avant le deuxième nu espagnol, La Maja nue, oeuvre de Francisco Goya.

Le maître du Siècle d'Or espagnol
Peintre majeur du Siècle d'Or espagnol (le début du XVIIe siècle), Diego Vélasquez (en espagnol Velázquez) est né à Séville, où il a été baptisé le 6 juin 1599. Son talent précoce s'affirme dans l'atelier du peintre Francisco Pacheco, l'un des plus réputés de cette ville plantureuse qui reçoit l'or des Amériques.
À la demande de celui-ci, très engagé aux côtés des Jésuites dans le débat sur l'Immaculée Conception de la Vierge, il compose différentes toiles sur ce thème.
Il part en Italie pendant deux ans afin de compléter sa formation (1629-1631).
Entre temps, il aura notamment peint le portrait saisissant de réalisme du pape Innocent X. « Troppo vero ! » (« Trop vrai ! ») aurait murmuré le Souverain Pontife devant l'oeuvre achevée.
Son génie s'étend à tous les domaines de l'art. D'une extrême habileté, il peint « alla prima » directement sur la toile vierge, sans dessin préalable. On lui doit aussi une technique picturale originale, l'espumado ; un dégradé de couleurs destiné à représenter les lointains.
Son oeuvre la plus aboutie et la plus troublante demeure sans aucun doute Les Ménines, une toile dans laquelle il se représente lui-même en train de peindre la petite infante entourée de ses demoiselles d'honneur (les ménines), sous le regard du couple royal que l'on aperçoit dans un miroir, au fond de l'atelier !
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