Le Congo

Une zone de conflit au coeur de l'Afrique

Ancienne colonie belge, la République Démocratique du Congo (RDC, ex-Zaïre) est le géant de l'Afrique des Grands Lacs mais figure parmi les pays les plus pauvres et les plus instables du monde.

Ses divisions tribales, la richesse potentielle de son sous-sol en minerais rares ou précieux et les convoitises de ses voisins sont cause d'une agitation chronique depuis son indépendance, en 1960.

Un pays continent

Le drapeau de la République Démocratique du CongoLa République Démocratique du Congo se fait aussi appeler Congo-Kinshasa, du nom de sa capitale, pour se distinguer du petit Congo voisin, ancienne colonie française, lui-même appelé Congo-Brazzaville.
D'une superficie équivalente à quatre fois la France (2,4 millions de km2), la RDC occupe le bassin du fleuve Congo et compte environ 75 millions d'habitants (2016) avec un indice de fécondité de 6 à 7 enfants par femme et une croissance très rapide (17 millions d'habitants en 1970).

Carte de la République démocratique du Congo, ex-Zaïre (Paul Coulbois pour Herodote.net)

Christianisation et traite négrière

À la recherche d'une route maritime vers les Indes des épices, les navigateurs portugais atteignent en 1484 l'embouchure du fleuve Congo.

En 1482, un explorateur  entre en contact avec le roi du Kongo. Celui-ci se fait baptiser le 3 mai 1491 et prend le nom de Jean 1er (Dom João) en l'honneur de son homologue portugais.

Entre-temps, les Portugais s'enhardissent jusqu'à remonter le fleuve Congo. Le roi les autorise par traité à s'installer sur les rives du fleuve.

Rapidement, des missionnaires commencent à parcourir le royaume en tout sens et des églises sortent de terre. Mais non moins rapidement, le trafic d'esclaves se met en place, privant le royaume d'une partie de sa force vitale.

La tentative de résistance des rois du Kongo échoue. Le 29 octobre 1665, le roi Antonio 1er est battu et décapité par des trafiquants et négriers portugais. C'est la fin du premier royaume chrétien d'Afrique noire.

Explorateurs et exploitation

En 1885, la conférence de Berlin réunit les chefs d'États européens qui souhaitent se partager le « gâteau » africain. Le roi Léopold II obtient que le Congo lui soit cédé, à titre privé. Ainsi naît « l'État indépendant du Congo », que le roi promet d'ouvrir à la civilisation, à la foi et au libre échange.

Il instaure dans son État un système d'exploitation économique très brutal en vue de « civiliser » à tout prix le territoire. Travail forcé, mauvais traitements et mutilations sont les méthodes employées dans les mines et les exploitations de caoutchouc comme dans la construction de chemins de fer. À tel point que l'opinion internationale finit par s'en émouvoir. En 1908, l'État belge accepte après moultes réticences de recevoir le Congo en legs du roi Léopold II et adoucit quelque peu son mode d'exploitation.

L'édifice colonial se craquelle après la Seconde Guerre mondiale. Le gouvernement belge donne l'indépendance à sa colonie sans se faire prier.  Le Congo-Léopoldville naît le 30 juin 1960, quelques semaines avant le Congo-Brazzaville. Patrice Lumumba en devient le Premier ministre et son rival Joseph Kasavubu le président.

Cependant, le nouvel État sombre très vite dans l'anarchie car il manque cruellement d'élites et ses populations sont très divisées.

Mobutu, dictature et « zaïrisation »

En 1965, le chef d'état-major, le maréchal Joseph Mobutu, orchestre un coup d'État et s'empare du pouvoir. Il ne l'abandonnera qu'en 1997. Sous prétexte d'un retour à une « authenticité » précoloniale, Mobutu rebaptise la capitale Kinshasa en 1966 et le pays lui-même Zaïre en 1971 (ce nom serait celui que les habitants donnent à leur grand fleuve). Les prénoms chrétiens sont remplacés par des noms « zaïrois » et de nombreuses entreprises sont nationalisées. L'économie du pays s'effondre.

Le pire reste à venir. En 1994, le génocide du Rwanda, à la frontière orientale du pays, bouleverse la donne. Dans les montagnes du Kivu, à l'Est du Zaïre, se réfugient de nombreux Hutus du Rwanda, y compris des soldats de l'ancienne armée, fuyant l'arrivée des Tutsis. La guerre s'étend à l'ensemble de la région. Elle est le fait de soldatesques originaires de tous les pays limitrophes et désireux de faire main basse sur les richesses minières du Nord-Kivu (or, cobalt, coltran, pierres précieuses...).

La région des Grands Lacs à feu et à sang

Cette « guerre des Grands Lacs », conséquence directe du génocide du Rwanda, va causer trois à quatre millions de morts en dix ans, essentiellement des civils obligés de fuir dans les forêts, victimes de tueries mais aussi de maladies et de malnutrition. Mutilations, viols et enrôlement d'enfants-soldats ajoutent au malheur de ces populations...

Publié ou mis à jour le : 2021-09-10 12:43:07
Christian (21-12-2022 12:33:08)

L'accalmie intervenue en 2013 n'a malheureusement guère duré. Félix Tshisekedi, qui a succédé à Joseph Kabila comme président du Congo-Kinshasa en 2019, doit faire face à plusieurs mouvements ... Lire la suite

DEBOUVERIE (01-07-2017 18:26:27)

Généralement, l'Est est à droite sur une carte quand le Nord est au-dessus , et l'Ouest à gauche. Ce serait sympathique de rectifier .

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