Floridablanca (1728 - 1808)

Une tentative de despotisme éclairé à Madrid

Successivement membre du Conseil de Castille, ambassadeur à Rome puis Premier ministre du roi Charles III, le comte de Floridablanca est le principal représentant en Espagne du « despotisme éclairé », en vogue à la fin du XVIIIe siècle dans les principaux royaumes d'Europe continentale.

Alban Dignat
Un partisan éclairé des réformes

Le comte José Monino y Redondo de Floridablanca (1783, Goya, musée du Prado)José Moñino y Redondo naît à Murcie le 21 octobre 1728. Après des études de droit, il entre au Conseil de Castille, le gouvernement du roi Charles III, fils et successeur de Philippe V de Bourbon.

Le président du Conseil, le comte Pedro d'Aranda, ayant décidé d'expulser les Jésuites en avril 1767, il est envoyé en ambassade à Rome à charge d'obtenir la dissolution de la Compagnie de Jésus. C'est chose faite après force discussions et menaces le 21 juillet 1773. Ce succès lui vaut le titre de comte de Floridablanca (on écrit aussi Florida Blanca) et la présidence du Conseil. 

Le nouvel homme fort du gouvernement renouvelle le pacte de famille qui lie le roi d'Espagne à son lointain cousin, le roi de France Louis XV. Il mène à l'extérieur comme à l'intérieur une politique d'ouverture conforme à l'esprit des « Lumières » et du despotisme éclairé.

Tout change avec l'accession au trône du faible Charles IV, en 1788, et la Révolution française, l'année suivante. Craignant la contagion révolutionnaire, le comte de Floridablanca durcit sa politique. Désavoué, il doit rendre la présidence du Conseil au comte d'Aranda, lequel est presque immédiatement évincé par son protégé, l'ineffable Godoy (25 ans).

Dépossédé de ses titres et de ses honneurs, Floridablanca est enfermé à la citadelle de Pampelune jusqu'à ce que lui soit accordé en 1796 la « paix de Basile » et qu'il soit réhabilité par Ferdinand VII. Il retourne alors à Murcie, sa ville natale, au couvent franciscain.

En 1808, après l'élimination de Godoy et la déposition des Bourbons, on le nomme à la présidence de la Junte centrale, qui tente de rassembler les Espagnols en guerre contre l'occupant français. les Français. Obligé de se replier avec la Junte à Séville, c'est là qu'il meurt le 30 décembre 1808. Ayant rang d'Infant d'Espagne, il est inhumé dans la chapelle royale de Séville.

Publié ou mis à jour le : 2020-05-10 19:26:26

Aucune réaction disponible

Respectez l'orthographe et la bienséance. Les commentaires sont affichés après validation mais n'engagent que leurs auteurs.

Actualités de l'Histoire
Revue de presse et anniversaires

Histoire & multimédia
vidéos, podcasts, animations

Galerie d'images
un régal pour les yeux

Rétrospectives
2005, 2008, 2011, 2015...

L'Antiquité classique
en 36 cartes animées

Frise des personnages
Une exclusivité Herodote.net