Créateur du potager du roi à Versailles, Jean-Baptiste de La Quintinie a donné ses lettres de noblesse au métier de maraîcher et horticulteur.
Amoureux des potagers
Fils d'un magistrat charentais, il suit une formation d'avocat puis devient précepteur d'un jeune homme de bonne famille, le fils du président de la Cour des Comptes Jean Tambonneau. Il l'accompagne dans son « voyage des humanités » ou Grand Tour en Italie. C'est là qu'il tombe amoureux des jardins d'agrément des Médicis, à Florence.
De retour chez son protecteur, il crée un potager dans son hôtel particulier de la rue de l'Université, à Paris, et s'initie à l'horticulture en dévorant notamment les écrits des agronomes romains Pline l'Ancien et Columelle.
Il s'acquiert une renommée qui lui vaut de créer différents potagers, à Sceaux, Chantilly et aussi à Vaux-le-Vicomte, chez le surintendant Nicolas Fouquet. En 1670, Colbert le présente à Louis XIV qui crée pour lui la charge de « directeur des jardins fruitiers et potagers de toutes les maisons royales ».
À Versailles, alors en plein chantier, il s'occupe de l'orangerie créée par Mansart et en 1678, obtient un terrain destiné à la création d'un nouveau potager près de la pièce aux Suisses (cette réserve d'eau de 6 hectares a été creusée en trois ans par les trois mille hommes de la garde suisse ; sa surface réfléchit le soleil et réchauffe les orangers voisins !).
Comme son terrain est encaissé, La Quintinie tire parti du rayonnement des parois pour accélérer la maturation des légumes et des fruits. D'une surface de neuf hectares, avec une fontaine en son milieu, le potager entre en service en 1683. Il est divisé en seize carrés légumiers et desservi par 30 jardiniers. Des tunnels évitent à ceux-ci de croiser le roi lors de ses visites dans les allées du potager.
Le potager va approvisionner Louis XIV en légumes et fruits, en particulier de figues, fraises et petits pois dont il est particulièrement friand.
Anobli par le roi en 1687, La Quintinie a ensuite la douleur de perdre un deuxième fils et se laisse alors mourir. Son fils survivant publiera en 1690 son Instruction pour les jardins fruitiers et potagers qui va longtemps servir de référence dans l'art de la taille des arbres fruitiers.
Son potager et sa maison, entre le parc et la ville de Versailles, abritent aujourd'hui l'École nationale du paysage.
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