Cette toile, initialement intitulée Le bain, a fait scandale en son temps (1863) car, sous le prétexte d'un déjeuner sur l'herbe (c'est son titre actuel), elle montre deux hommes qui, à en juger par la tenue de leurs compagnes, ne se sont pas contentés de casser la croûte...
Son auteur, Édouard Manet (30 ans), enfant de la bourgeoisie promis à une carrière d'officier de marine, se veut en peinture proche des maîtres tel Giorgione. Mais il savoure aussi la « modernité » du poète Charles Baudelaire.
C'est malgré lui qu'il devient sous le Second Empire le porte-parole des peintres d'avant-garde... À la différence de ceux-ci, qui privilégient les couleurs vives et chaudes et la peinture en plein air, il préfère les noirs et les bruns et le travail en atelier. Aussi, jusqu'à sa mort, en 1883, à 51 ans, se tient-il en marge de l'impressionnisme.
Il multiplie les chefs-d'oeuvre, comme Olympia (1865), un nu inspiré de Velasquez et du Titien. La toile suscite une vive cabale par le fait qu'elle met ouvertement en scène une prostituée d'un érotisme sans fard que souligne la présence du chat noir et le bouquet d'un admirateur livré par la servante noire.
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