05 janvier 2024

Transition énergétique : aux sources d’une fausse promesse

L’historien des sciences Jean-Baptiste Fressoz juge illusoire la « transition énergétique » (c'est une politique qui vise à remplacer les énergies fossiles par des énergies renouvelables en vue de réduire les émissions de gaz à effet de serre).

Dans son nouvel essai, Sans transition (Seuil, janvier 2024), l'historien rappelle que jamais une nouvelle énergie n’en a remplacé une autre. Dans nos sociétés qui visent à l’augmentation continue des consommations d’énergie et de matières premières, les énergies s’ajoutent les unes aux autres et fonctionnent en symbiose.

Le charbon, le bois, le pétrole et le gaz continuent d’être exploités intensivement et toutes ces énergies s’imbriquent les unes dans les autres.

Ainsi l’exploitation du charbon en Angleterre au XVIIIe siècle nécessitait de grandes quantités de bois pour étayer les mines et l’on consommait plus de bois à cet effet que pour le chauffage. Aujourd’hui, une métropole comme Kinshasa consomme vingt fois plus de charbon de bois que Paris au début du XXe siècle. Cela est possible grâce aux camions roulant au pétrole qui transportent ce bois dans la métropole africaine.

Le chercheur rappelle que l’expression « transition énergétique » est apparue dans les années 1950 quand les savants souhaitaient justifier des investissements considérables dans le nucléaire civil. Ils étaient portés par la conviction que l’atome allait se substituer aux énergies fossiles à l’horizon des prochaines décennies ! 

« La fonction de la transition énergétique de nos jours est une fonction de procrastination : c’est l’idée que si l’on a un problème de changement climatique, on va faire une transition énergétique comme si c’était possible », ajoute-t-il. La substitution des énergies renouvelables aux énergies fossiles est toutefois difficile à admettre dès lors que ces énergies fossiles restent surabondantes à des coûts très bas, même si les renouvelables coûtent de moins en moins cher.

Au sujet des COP internationales, l’historien regrette la surmédiatisation de ce genre d’événements : « C’est sans doute l’une des choses les moins importantes qui se déroulent. Les COP posent un certain nombre de problèmes, d’autant plus qu’il y a dorénavant une forme de consigne à être optimiste à la sortie des conférences. L’accord de Paris en est la preuve », explique-t-il sur France Inter…


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