Musée Carnavalet (Paris)

Toute l'Histoire de Paris et de la France

La cour d'honneur du musée Carnavalet (Paris, 4e arrondissement)Si vous êtes curieux et passez par Paris (ou habitez dans l'agglomération), vous connaissez sans doute déjà le musée Carnavalet. Il dispose de 8 000 m2 d’expositions permanentes, ce qui n'est pas rien.

Évidemment moins connu que le Louvre, il n'en est pas moins un fleuron de la capitale. Fait rare, c'est aussi un musée susceptible de plaire aux adolescents, par son cadre, son jardin et la diversité de ses collections.

Plus ancien musée de la Ville de Paris, il a ouvert au public le 25 février 1880 dans un hôtel particulier construit au milieu du 16e siècle situé au cœur du Marais, l'un des quartiers anciens les mieux préservés de Paris. En 1989, le musée s'est agrandi en annexant son voisin, l’hôtel Le Peletier de Saint-Fargeau.

Le jardin du musée Carnavalet

Entre cour et jardin

L'hôtel Carnavalet, « entre cour et jardin », a lui-même une belle Histoire. Construit au milieu du XVIe siècle dans le style Renaissance (Henri II) pour Jacques des Ligneris, président au Parlement de Paris, il est vendu en 1578 à Françoise de la Baume, épouse du chevalier Kernevenoy, surnommé « Monsieur de Carnavalet ».

Marie de Rabutin-Chantal, marquise de Sévigné (1626-1696) (Claude Lefèvre, musée Carnavalet)Agrandi au siècle suivant par l'architecte François Mansart, l'hôtel a su plaire à la marquise de Sévigné, habituée du quartier du Marais et de la place Royale voisine (aujourd'hui place des Vosges). Elle y vécut vingt ans et sans doute y écrivit quelques-unes de ses plus belles lettres.

Habitant moi-même à Paris, il m'arrive de m'y rendre relativement souvent. Il est gratuit comme tous les musées de la ville de Paris, ce qui ne gâte rien, et son jardin à la française avec café et terrasse permet de conclure chaque visite de la façon la plus agréable.

Jean-Marc Lévi, directeur du musée, explique : « À Carnavalet, en 10 ans, la fréquentation est passée de 200 000 visiteurs par an à plus de 750 000, moins en raison de la gratuité que de l’ouverture d’un accès sur la rue des Francs-Bourgeois, très passante. Soulignons que le quartier du Marais, interdit aux autocars de tourisme, n’est fréquenté que par un public motivé. On n’y vient ni par hasard, ni par devoir. Les enquêtes menées depuis 2 ans témoignent de la satisfaction du public mais l’on doit noter que celui-ci reste largement composé de retraités de plus de 60 ans ! »

La salle des enseignes (musée Carnavalet)

Toute l'Histoire de Paris et de la Révolution

Enseigne du cabaret Chat noir (fin du XIXe siècle)Le musée est dédié à l'histoire de Paris, de la Préhistoire à nos jours.

La première salle de visite présente une collection d’enseignes. C'est une évocation savoureuse de l’atmosphère des rues de la capitale sous l'Ancien Régime. Les numéros de rue n’existant pas encore, ces enseignes servaient de points de repères, décorant Paris avec une liberté de ton et d’inventivité étonnante et haute en couleurs.

Depuis la rénovation du musée, dans les années 2010, on peut voir une pirogue monoxyle  en chêne du mésolithique (2800 et 2500 av. J.-C), retrouvée dans un bras mort de la Seine, en aval de la cité, ainsi que des objets archéologiques qui témoignent des premières occupations humaines dans la région et de la culture gauloise.

Le Moyen Âge, la Renaissance et les Temps modernes sont représentés par des portraits, tableaux, gravures, mais aussi objets en tous genres : mobilier, enseignes de commerce, etc.

Sainte Geneviève gardant ses moutons (Art flamand, fin du XVIe siècle, huile sur bois, musée Carnavalet)Sainte Geneviève, patronne de la cité, est ici figurée sous diverses formes. Mais le Moyen Âge est aussi représenté par des objets du quotidien comme des chaussures en cuir !

Les salles du premier étage évoquent la Renaissance, les Temps modernes et les Lumières, du milieu du XVIe siècle à la fin du XVIIIe siècle. Elles témoignent de l’histoire religieuse, politique, administrative et économique ainsi que des grandes transformations urbaines de la capitale : place Dauphine, Pont-Neuf, place Royale (actuelle place des Vosges), etc.

Déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen (peinture à l'huile sur bois, 1789, Jean-Jacques François dit l'Aîné, musée Carnavalet)La partie inoubliable par excellence est celle qui se rapporte à la Révolution et à l'Empire. Vous y verrez les peintures mémorables célébrant la prise de la Bastille ou la Fête de la Fédération, également des portraits de tous les acteurs de l'époque, de Louis XVI à Robespierre...

Sans compter la célébrissime représentation de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen. C'est une peinture à l’huile sur bois réalisée en 1789, qui a appartenu à Georges Clemenceau avant d’entrer dans les collections du musée.

Mais le plus séduisant reste sans conteste celui de Juliette Récamier, alanguie dans sa méridienne. Les pièces dédiées au Paris du XIXe siècle sont aussi impressionnantes, avec des reconstitutions de salons de l'époque, des mobiliers somptueux et des peintures qui illustrent la vie quotidienne et les changements rapides de la société.

On s'émeut enfin devant les meubles et objets de la chambre à coucher de Marcel Proust, rue de l’Amiral-Hamelin, rassemblés ici.

La chambre à coucher de Marcel Proust (musée Carnavalet)

Il va sans dire que la visite, complétée par une halte gourmande dans le jardin, ravira tout un chacun et en particulier les collégiens, ravis de retrouver pour de vrai les illustrations de leurs livres de classe...

Publié ou mis à jour le : 2024-06-01 11:12:04

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