Charles Le Brun fut le principal peintre et décorateur associé au règne de Louis XIV.
Né d'un père sculpteur et d'une mère lettrée, il se forma dans l'atelier de Simon Vouet et bénéficia très tôt de la protection du chancelier Pierre Séguier qui, reconnaissant son talent, l'envoya à Rome pour parfaire sa formation. Ce fut l'origine d'une ascension exceptionnelle qui lui valut d'être injustement qualifié par ses détracteurs de « dictateur des arts ».
Grand ordonnateur des arts au service de Louis XIV
Charles Le Brun fait le voyage de Rome en compagnie d'un ami, qui est un autre peintre de talent, Nicolas Poussin.
Il rentre à Paris au bout de quatre ans, peu après l'avènement du jeune roi Louis XIV.
Toujours grâce au soutien du chancelier, les commandes affluent pour des tableaux de chevalet, de grandes toiles d'inspiration biblique ou mythologique et des décors d'hôtels particuliers.
Le peintre s'illustre dans la peinture d'histoire alors très en vogue. Mais a aussi une conception scientifique de la peinture et y cherche le moyen de traduire les expressions de l'âme comme à travers ses têtes « physiognomoniques » (ci-dessous).
Il montre aussi une vraie sensibilité dans des oeuvres plus modestes (en taille) et plus intimes, comme ce portrait de jeune fille plus bas.
En 1648, Colbert, qui n'est encore qu'un secrétaire dans le gouvernement, invite Le Brun et Philippe de Champaigne à créer une Académie royale de peinture et de sculpture.
Il s'agit d'élever ces disciplines au rang d'arts libéraux en les détachant des corporations d'artisans. L'Académie reçoit les meilleurs artistes, admis sur présentation d'une pièce, le « morceau de réception ».
En 1657, Le Brun entre au service du surintendant Fouquet et décore son château de Vaux-le-Vicomte. Il réalise aussi le célèbre portrait équestre de son protecteur, le chancelier Séguier.
Après la chute du surintendant, en 1661, il passe au service de Louis XIV qui l'anoblit et en fait le directeur des manufactures des Gobelins puis du mobilier royal. Le Brun devient également le premier peintre du roi.
L'artiste va dès lors devenir le maître d'oeuvre de tous les chantiers du monarque. Rien ne se crée dans le royaume sans qu'il en ait produit l'esquisse ! Il déploie son talent à Versailles où il réalise de grandes peintures d'histoire à la gloire du Roi-Soleil et en particulier le somptueux décor de la galerie des Glaces avec ses scènes mythologiques ou de bataille.
À la mort de Colbert, en 1683, son successeur, le marquis de Louvois, va lui préférer Pierre Mignard.
Progressivement mis à la retraite, Charles Le Brun s'éteint à son domicile parisien le 12 février 1690. Il est inhumé dans l'église Saint-Nicolas-du-Chardonnet.
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