Vincent Van Gogh (1853 - 1890)

Peintre de la folie

Aujourd'hui mondialement connu, Vincent Van Gogh (1853-1890) reste dans l'Histoire de l'Art l'exemple même du « peintre maudit », voué en son temps au malheur, à l'indifférence et à la solitude (il demeure le seul peintre dont le génie ait été reconnu après sa mort et non de son vivant).

Vincent Van Gogh, Autoportrait au chevalet, 1886, musée Van Gogh, Amsterdam. Agrandissement : Autoportrait à l'oreille bandée, 1889, Collection privée - montée dans le musée des arts Zurich.Fils de pasteur hollandais, il naît en 1853 aux Pays-Bas. Fidèle à la tradition familiale, il est un temps marchand d'art, à Londres puis à Paris. Après avoir songé à rejoindre la prêtrise, il échoue ses études de théologie et devient missionnaire auprès des mineurs du Borinage.

Grâce au soutien financier de son frère cadet Theo, marchand d'art très en vue à Paris, il se lance dans les années 1880 dans une carrière tardive de peintre en commençant par prendre pour modèles les paysans miséreux de son pays et en s'inspirant du peintre réaliste Jean-François Millet.

Par son utilisation du noir, notamment pour souligner les contours, il se range parmi les post-impressionnistes comme son ami Émile Bernard, créateur de l'école de Pont-Aven. Il contribue à la vogue picturale du « japonisme ».

En 1886, fragile de santé physique et mentale, épuisé par les problèmes d'argent, il rejoint  son frère Théo dont il est très proche et avec qui il entretient une intense correspondance (on recense pas moins de 600 lettres adressées à Théo en vingt ans). 

À Paris, il découvre la peinture impressionniste dont il emprunte les thèmes et les couleurs. Il fait aussi la connaissance de Toulouse-Lautrec, Pissarro, Gauguin, Signac. 

Attiré par la lumière du Sud, il part à Arles où son génie s'exacerbe autant que sa folie.

Van Gogh, les Iris (1889, 93cmx72cm, Paul Getty Museum, Californie)

« Peintre maudit »

D'un caractère entier, il se voue à la peinture comme précédemment il s'est voué à la religion. Il se plonge dans le travail pour créer sans répit des toiles où il donne libre cours aux couleurs qui semblent exploser pour mieux remplir l'espace.

Afin d'alléger un sentiment d'exil qui lui pèse, il fait venir auprès de lui Paul Gauguin, artiste auquel il voue une grande admiration. Mais la cohabitation se passe mal. Gauguin, qui n'est pas encore le grand artiste des îles Marquises, a surtout envie de se faire valoir auprès de Théo par le biais de son frère.

Un soir, dans un accès de folie, Van Gogh tente d'agresser son invité avant de retourner un rasoir contre lui-même et de se couper le lobe de l'oreille.

Ses crises psychotiques l'amènent dans la maison de santé de Saint-Rémy-de-Provence avant que son frère dévoué ne lui trouve un refuge à Auvers-sur-Oise, auprès du docteur Paul Gachet, ami des peintres et peintre amateur lui-même.

L'arrivée du chemin de fer en 1846 dans la petite ville d'Auvers-sur-Oise (2000 habitants) y avait amené des peintres attirés par le charme bucolique de la vallée, à commencer par Charles-François Daubigny (1817-1878), premier artiste à peindre en extérieur. Il recevait dans son atelier Corot ou encore Daumier.

Vincent appartient à la génération suivante. Il arrive à Auvers le 21 mai 1890 et prend pension à l'auberge Ravoux. Pendant 70 jours, il peint avec frénésie quelque 78 toiles.

Mais le désespoir devient trop fort et c'est finalement au milieu d'un champ que, le 27 juillet 1890, il se tire un coup de revolver dans le ventre. Il mourra deux jours plus tard après de longues heures d'agonie. Son frère, désespéré et malade de la syphilis, le suit dans la tombe quelques mois après.

Van Gogh est le seul de tous les grands peintres à n'avoir pas été reconnu de son vivant, n'ayant vendu de son vivant qu'un seul tableau, La Vigne rouge, sur un total de 800 toiles environ. À ce titre, il mérite plus qu'aucun autre le qualificatif d'« artiste maudit ». Il est vrai aussi qu'il se sous-évaluait. Ainsi avait-il coutume d'échanger des toiles avec ses amis peintres, lui-même en donnant deux pour une !

Il a toutefois pu vivre dans une honorable aisance grâce à l'allocation mensuelle de 150 francs que lui donnait son frère. Théo et lui avaient le projet de faire fructifier leur collection mais la mort ne leur en a pas laissé le temps... Les oeuvres de Vincent (879 identifiées) atteignent aujourd'hui des records dans les salles de ventes aux enchères et son génie fait l'unanimité.

Les paveurs (boulevard de Saint-Rémy) (Vincent Van Gogh, 1889, Huile sur toile, 73,7x92,8cm, Washington, Phillips Collection)

Publié ou mis à jour le : 2023-03-05 17:55:29

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