Président de la Commission européenne entre 1999 et 2004, Romano Prodi dénonce en des termes très durs la mainmise de l'Allemagne sur l'Europe dans Le Monde : Ne laissons pas l'Allemagne dénaturer le projet européen.
« L’ancienne solidarité européenne est désormais considérée comme "maladivement euroromantique" et l’Europe allemande est maintenant sur le point de prévaloir sur l’aspiration d’une Allemagne européenne. Il faut donc réagir avec fermeté, sinon l’Eurozone arrivera rapidement au point de rupture (...).
Dans le monde et aux yeux des citoyens européens, l’UE ne cesse de perdre de son prestige. Si l’on ne change pas de cap, nous sommes condamnés à l’insignifiance.
C’est pourquoi il est nécessaire que l’Allemagne indique clairement quelles orientations elle entend prendre. Pour leur part, les autres Etats membres, en commençant par la France et l’Italie, doivent également préciser quel projet ils défendent. L’Allemagne doit décider si elle veut affronter les défis de la mondialisation seule (en s’appuyant sur quelques pays satellites) ou si elle veut poursuivre la politique d’intégration européenne qui lui a permis de retrouver son unité nationale et de parvenir à une position économique toujours plus forte ».
En savoir plus avec Le Monde
Vos réactions à cet article
Recommander cet article
Aucune réaction disponible