« Un je-ne-sais-quoi-de-malicieux », c'est en ces mots qu'une de ses admiratrices décrivait Dominique-Vivant Denon, séducteur sans beauté, collectionneur sans scrupules et touche-à-tout sans limites.
Celui que ses contemporains qualifiaient d'« un des phénomènes les plus vivants de notre époque » est surtout resté dans les mémoires comme « l'œil de Napoléon » : c'est en effet grâce à lui que le Louvre s'enrichit, pour quelques années, des plus belles œuvres d'art de l'Europe, le temps d'acquérir une légitimité et une ambition qui depuis n'ont pas faibli.
Dominique-Vivant Denon (Vivant est un vieux prénom bourguignon) sera aussi appelé Vivant-Denon ou baron Denon, d'après le titre à lui conféré par Napoléon.
Séducteur, auteur d'un roman libertin à succès (Point de lendemain), il collectionne les conquêtes féminines. Grand voyageur, il effectue des missions en Italie, en Russie et en Suisse où il rencontre Voltaire avant de parcourir l'Europe à la suite des troupes napoléoniennes.
Ses bonnes relations avec une certaine Joséphine de Beauharnais, épouse du ci-devant général Bonaparte, lui valent d'être nommé par ce dernier à la tête de l'équipe scientifique destinée à l'accompagner en Égypte.
Doyen à 51 ans des savants de l'expédition d'Égypte, il ne s'en montre pas moins infatigable. Dessinateur et graveur talentueux, il publie en 1802 le recueil de son travail, soit pas moins de 300 dessins et croquis, sous l'intitulé : Voyage en basse et haute-Égypte.
Il vaut à son auteur d'être nommé directeur général du Musée central des Arts (futur musée Napoléon puis musée royal, aujourd'hui musée du Louvre).
Dans cette fonction, le baron Denon amasse les œuvres d'art pour nourrir ce qu'il veut être « le plus beau musée de l'univers ». Et il y parvient...
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