Georges Danton (1759 - 1794)

Le sauveur de la Révolution

Georges Danton (26 octobre 1759, Arcis-sur-Aube ; 5 avril 1794, Paris) (musée Carnavalet, Paris)Fils d'un procureur d'Arcis-sur-Aube, en Champagne, Danton devient avocat en 1787 avant de se rallier avec passion au mouvement révolutionnaire. Sa laideur et sa vigueur, sa vénalité aussi, le font surnommer le « Mirabeau de la canaille ».

En avril 1790, il fonde dans l'ancien couvent des Cordeliers, à Paris, la « Société des amis des Droits de l'Homme et du citoyen », plus connue sous le nom de Club des Cordeliers. Après que le roi Louis XVI a tenté de fuir à l'étranger, en juin 1791, Danton demande en vain qu'il soit déposé. Menacé d'arrestation après la fusillade de manifestants républicains sur le Champ-de-Mars, le 17 juillet 1791, il doit s'enfuir quelques mois en Angleterre.

Le tribun du peuple

C'est à l'été 1792 que Danton se révèle. L'Assemblée législative est réduite à l'impuissance par les menées séditieuses de la Commune insurrectionnelle de Paris... Le pays est menacé d'invasion par les Prussiens et les Autrichiens. Le 21 juillet, un décret proclame « la Patrie en danger ».

Mais le 10 août 1792, la monarchie est renversée et l'Assemblée législative décide de se saborder et de laisser la place à une nouvelle assemblée constituante, la Convention. Entre temps, elle fait entrer Danton au Conseil exécutif (le gouvernement), au poste de ministre de la Justice.

Longwy capitule devant les Prussiens le 23 août. La Révolution semble perdue. Le 2 septembre, à Paris, mûs par le désespoir et la haine, des émeutiers commencent à massacrer des malheureux en attente de jugement dans les prisons...

Mais le même jour, à la tribune de l'Assemblée, Danton galvanise les énergies et lance : « Tout s'émeut, tout s'ébranle, tout brûle de combattre. Une partie du peuple va se porter aux frontières, une autre va creuser des retranchements et la troisième, avec des piques, défendra l'intérieur des villes (...). Nous demandons que quiconque refusera de servir de sa personne ou de remettre ses armes soit puni de mort (...). Le tocsin qu'on va sonner n'est point un signal d'alarme, c'est la charge sur les ennemis de la patrie. Pour les vaincre, il nous faut de l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace, et la France est sauvée ».

Ce discours (et plus encore peut-être les arrangements secrets de Danton avec le duc de Brunswick, commandant en chef de l'armée ennemie) vont être à l'origine du sursaut de Valmy. Par cette victoire inespérée, la Révolution sera sauvée.

Sur sa lancée, après la victoire de Jemmapes, Danton inaugure à la tribune de l'Assemblée le dogme des « frontières naturelles », à l'origine de guerres incessantes.

Vers un Comité de salut public

Le dimanche 10 mars 1793, pour faire face au retour offensif des armées coalisées, la Convention vote la levée en masse de 300 000 hommes. Sur le soir, comme le président s'apprête à lever la séance, Danton intervient et réclame des mesures contre les contre-révolutionnaires et les ennemis de la liberté. Des voix s'élèvent et évoquent le spectre des massacres de septembre 1792 et des exécutions sommaires. Alors, le tribun s'exclame : « Soyons terribles pour dispenser le peuple de l'être ! ». Dans la foulée, il fait voter la création d'un Tribunal criminel extraordinaire, qui deviendra plus tard, sous le nom de Tribunal révolutionnaire, l'outil de la Terreur.

Le 6 avril 1793, l'assemblée de la Convention crée le Comité de salut public à l'initiative de Danton. Il s'agit de sauver la France et la Révolution des périls intérieurs et extérieurs. Danton lui-même préside le Comité. Mais enrichi par la corruption et remarié le 13 juin 1793 avec une jeunette de 17 ans, Sébastienne Gély, il aspire à jouir de la vie dans sa retraite d'Arcis-sur-Aube et prend du recul par rapport à la Révolution.

Le 10 juillet 1793, il est évincé de la présidence du Comité, où fait son entrée Robespierre, un rival aussi austère que lui-même est jouisseur.

Un mois plus tard, le 13 août 1793, à la tribune de la Convention, Danton, toujours en avance d'une idée, n'en lance pas moins le projet d'une instruction publique, gratuite et obligatoire : « Quand vous semez dans le vaste champ de la République, vous ne devez pas compter le prix de la semence ! Après le pain, l'éducation est le premier besoin du peuple ! ».

Fin 1793, Danton aspire à clore le processus révolutionnaire et mettre un terme à la Terreur d'autant que les périls extérieurs et intérieurs semblent écartés. Il mène campagne en ce sens avec ses amis, dont Camille Desmoulins, rédacteur du Vieux Cordelier. À la tribune de la Convention, il lance le 26 novembre 1793 : « Il est un terme à tout. Je demande qu'on pose la barrière ». Quelques jours plus tard, il a cette autre belle formule : « Rappelons que si c'est avec la pique que l'on renverse, c'est avec le compas de la raison et du génie qu'on peut élever et consolider l'édifice de la Société ».

Mais les Jacobins, unis autour de Robespierre et maîtres du Comité de salut public, ne l'entendent pas ainsi. Ils dénoncent les dantonistes, surnommés avec mépris les « Indulgents » et les font arrêter le 30 mars 1794. Danton, auquel on conseille de fuir, répond avec panache : « On n'emporte pas la patrie à la semelle de ses souliers ». Il se défend avec énergie devant le Tribunal révolutionnaire le 2 avril. Il n'en est pas moins guillotiné le 17 Germinal An II (5 avril 1794).

Publié ou mis à jour le : 2021-12-21 09:19:59
Constant Jacob (31-10-2015 21:05:45)

Je rejoins le commentateur ci-dessus et le rejoins d'autant plus que le portrait de Robespierre que je viens de lire juste avant est tout aussi manichéen, en la défaveur de ce dernier, bien entendu.... Lire la suite

omerre (05-04-2015 12:11:53)

bien succint pour exprimer l'histoire de Danton qui était une belle fripouille qui s'est bien enrichi pendant la révolution avec ses petits traffics on lui donne une belle image dans cet article ... Lire la suite

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