Né le 6 janvier 1822 dans le ménage d'un pasteur luthérien du Mecklembourg, le jeune Heinrich Schliemann doit interrompre ses études secondaires pour devenir garçon de courses chez un négociant d'Amsterdam.
Il révèle rapidement des dispositions exceptionnelles pour les langues et le commerce et fait fortune en vendant de l'indigo à Saint-Pétersbourg.
Son premier mariage avec Ekaterina Lichine, une grande dame de Saint-Pétersbourg, tourne au désastre malgré la naissance de trois enfants. Il devient citoyen américain, divorce et décide de réaliser un rêve d'enfant : identifier le site de Troie, haut lieu de L'Iliade, que les archéologues de son temps qualifiaient d'imaginaire.
Avant toute chose, le commerçant, qui parle avec aisance le grec ancien et le grec moderne, a soin de se trouver une nouvelle compagne en Grèce même.
C'est ainsi qu'ayant écrit à l'archevêque de Mantinée et Kynouria (Attique), il épouse le 23 septembre 1869 une cousine de celui-ci, Sophia Kastromenou (16 ans), après l'avoir choisie sur photographie. Le ménage va vivre heureux. Il aura deux enfants baptisés Andromaque et Agamemnon.
Sur la foi de sa lecture de l'Iliade et des descriptions de lieux qu'elle renferme, l'archéologue amateur estime que Troie devrait se trouver à l'emplacement du tumulus d'Hissarlik, en Asie mineure, près du détroit des Dardanelles, à six kilomètres de la côte.
Il excave avec son équipe neuf niveaux de ruines superposées parmi lesquelles il croit reconnaître l'ancienne Ilion (autre nom de Troie). Pas moins de 150 hommes sont requis pour déblayer un total de 250.000 m3. Une voie ferrée est construite en vue d'évacuer les gravats.
Les travaux sont menés sans prendre la précaution de préserver les vestiges plus récents, qui disparaissent à tout jamais et interdiront aux actuels archéologues d'établir l'histoire complète des différentes cités qui se sont succédé sur le site.
Le 14 juin 1873, son intuition est récompensée par la découverte d'un fabuleux trésor archéologique, immédiatement qualifié de « trésor de Priam ».
Pas moins de huit mille fragments de bijoux divers que l'archéologue a soin d'évacuer discrètement vers Athènes...
Mais les archéologues postérieurs ont montré plus tard que la Troie homérique se situait à un autre niveau géologique que le « trésor de Priam ».
Interdit de séjour en Turquie, Schliemann se replie en Grèce et met à jour les sites de Mycènes, Ithaque, Orchomène et Tyrinthe.
Il se construit un palais à Athènes (aujourd'hui transformé en musée des monnaies) et un tombeau digne des héros de l'Antiquité.
Schliemann meurt à Naples, dans la rue, d'une congestion cérébrale.
Il lègue le magnifique « trésor d'Agamemnon » découvert à Mycènes au Pergamon (musée d'archéologie de Berlin), d'où il a été enlevé par l'Armée rouge en 1945. Il a aujourd'hui retrouvé sa place dans la capitale allemande.
Archéologie sous-marine
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Mireille (15-06-2023 17:00:08)
Il parait utile de préciser que ce trésor est bien antérieur à la guerre de Troie