Il avait « la liberté souveraine d’un petit garçon dans un square » (Tristan Bernard). Mais la taille et les éternelles facéties d'Henri de Toulouse-Lautrec ne peuvent à elles seules résumer la vie de ce peintre définitivement inclassable, tant par ses sujets souvent scandaleux que par son style innovant, à l'affût des nouveautés de son époque.
Le petit homme d’une grande famille
Henri de Toulouse-Lautrec naît le 24 novembre 1864 dans l'hôtel familial du Bosc, à Albi. Victime des liens consanguins de son illustre lignée, il est atteint d'une maladie génétique qui fragilise ses os. Adolescent, il fait une chute qui lui fracture le bassin et interrompt la croissance de ses jambes.
Pendant ses longues convalescences, il cultive son goût pour le dessin et la peinture, jusqu'à s'y consacrer entièrement. Il fréquente les ateliers de Léon Bonnat, sur la butte Montmartre, au nord de Paris, découvre le groupe de Pont-Aven et, avec Van Gogh, les estampes japonaises.
Rompant avec l'académisme, il abandonne les sujets chevalins et bucoliques.
Adonné à la boisson, il dessine et peint comme un forcené les modèles rencontrés dans les cabarets et les bordels de Montmartre, témoignant d'une grande sensibilité pour le petit peuple de la nuit.
Adepte d'un style « post-impressionniste » annonciateur du XXe siècle, il découvre la lithographie et donne ses lettres de noblesse à un média nouveau, l'affiche publicitaire. Le succès lui vient avec l'affiche du Moulin-Rouge, célèbre cabaret de Montmartre, en 1891.
Le travail acharné conjugué à la syphilis et à l'alcool ont raison de sa santé. Il est interné dans une clinique de Neuilly par sa famille en 1899.
À sa mort prématurée, à 37 ans, le 9 septembre 1901, au château de Malromé, près de Bordeaux, sa mère, la comtesse Adèle de Célayran, qui ne l'a jamais abandonné, propose ses oeuvres aux musées parisiens mais ceux-ci rejettent l'offre et s'en tiennent à quelques oeuvres de jeunesse.
Sa ville natale d'Albi se montre plus réceptive. Ses édiles décident de consacrer la Berbie à leur enfant prodige et le musée Toulouse-Lautrec est inauguré en 1922. C'est ainsi que le palais des austères archevêques offre aujourd'hui à notre regard la plus belle collection qui soit de Toulouse-Lautrec, avec des prostituées en veux-tu en voilà !...
Une oeuvre, une époque
Vos réactions à cet article
Recommander cet article
Dr Jacques Cousin (27-11-2019 10:25:38)
Henri de Toulouse Lautrec était atteint de pycnodysostose affection génétique autosomique récessive décrite par Pierre Maroteaux responsable de sa fragilité osseuse et de sa petite taille ainsi ... Lire la suite