La chapelle royale de l'Hôtel des Invalides se signale à l'attention des Parisiens par sa coupole, revêtue de 12 kilos d'or fin. Oeuvre de l'architecte Jules Hardouin-Mansart (1646-1708), elle domine la capitale de ses 104 mètres de haut.
Le monument, achevé en 1706, à la fin du règne de Louis XIV, est destiné aux vétérans de l'hospice des Invalides.
Ceux-ci assistent aux offices religieux dans l'« église des soldats ». Dans le prolongement de la nef, le choeur, sous le dôme, permet au Roi-Soleil d'assister à la messe en faisant face à ses vieux soldats, sans avoir à les croiser.
« À quelqu'heure qu'on aille dans l'église, on y trouve des centaines de soldats prosternés devant le Saint-Sacrement », témoigne Germain Brice en 1713.
Sous la Terreur, en 1793, l'église est transformée en Temple de la Raison puis en Temple de Mars. Elle reçoit une partie des 3000 drapeaux pris à l'ennemi qui, avant la Révolution, ornaient les voûtes de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Le Premier Consul Bonaparte la rend au culte catholique en 1801 et ne manque pas d'y envoyer ses trophées.
Mais en 1814, le maréchal Sérurier, gouverneur des Invalides, fait brûler dans la cour d'honneur les 1417 drapeaux encore accrochés pour éviter qu'ils tombent aux mains des envahisseurs. Aujourd'hui, la corniche de l'église présente encore 104 trophées qui honorent les armées françaises de 1805 à nos jours.
Au XIXe siècle, après le retour des cendres de l'empereur Napoléon Ier de Sainte-Hélène, l'architecte Visconti transforme la chapelle en crypte.
Elle devient ainsi le « Panthéon des gloires militaires de la France » : Turenne, Vauban (le coeur seulement), La Tour d'Auvergne (le coeur seulement), Kléber (le coeur seulement), Mac-Mahon, Lyautey, Foch, Leclerc de Hauteclocque, etc.
On note la présence de Rouget de Lisle, l'auteur de la Marseillaise. Des alcôves abritent les sarcophages de Joseph et Jérôme Bonaparte, frères de Napoléon Ier.
L'Empereur repose dans un gigantesque sarcophage, au coeur de la crypte. L'entrée est surplombée par la citation célèbre : « Je désire que mes cendres reposent sur les bords de la Seine, au milieu de ce peuple français que j'ai tant aimé » (Mémorial de Saint-Hélène).
Elle est gardée par les sarcophages des fidèles Duroc et Bertrand.
Dans une chapelle latérale, dominée par la statue de l'Empereur en majesté, une pierre tombale recouvre la dépouille de l'« Aiglon » - Napoléon II (1811-1832), transférée de Vienne à Paris sur ordre de... Hitler le 14 décembre 1940 (le Führer espérait de la sorte se concilier l'opinion française).
Une autre chapelle, plus discrète, abrite les victimes de l'attentat de Giuseppe Fieschi (1835).
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