L'architecte Le Corbusier est né à La Chaux-de-Fonds (Suisse) sous le nom de Charles-Édouard Jeanneret.
Dédaigné dans son pays d'origine, il va s'installer à Paris en 1917 et c'est en France qu'il va déployer l'essentiel de son génie.
Il crée en 1920 la revue L'Esprit nouveau dans laquelle apparaît pour la première fois son pseudonyme Le Corbusier, inspiré du patronyme maternel.
L'heure est à la reconstruction de la France, après les ravages de la Grande Guerre. Dans cette perspective, le jeune architecte témoigne beaucoup d'intérêt pour le béton armé, une technique nouvelle qu'il a découverte en 1907, lors d'un séjour dans l'atelier de l'architecte d'origine belge Auguste Perret.
Un théoricien d'« avant-garde »
En 1925, il fait scandale avec le « plan Voisin » dans lequel il préconise la réduction de Paris à une vingtaine de gratte-ciel.
Plus concrètement, il exprime ses vues audacieuses dans des villas destinées à de riches prescripteurs, comme la villa Savoye, à Poissy, en 1928-1931.
Il réalise également le pavillon suisse de la Cité internationale de Paris, en 1930.
Sa réputation naissante de théoricien d'avant-garde lui vaut de présider le IVe Congrès international d'architecture moderne, sur un bateau entre Marseille et Athènes, en 1933, d'où va sortir la Charte d'Athènes.
Le Corbusier promeut en particulier dans ce document le « zonage » des activités, autrement dit la création de quartiers distincts pour les activités de travail, les loisirs et la vie domestique. Il voue aux gémonies le train et les transports collectifs, jugés archaïques et recommande la généralisation de l'usage de l'automobile au nom de ce qu'il appelle le « fonctionnalisme ».
Invité au Brésil, l'architecte convertit à ses thèses Oscar Niemeyer et Lucio Costa, deux confrères qui seront à l'origine de la future capitale Brasilia, une réussite en demi-teinte : des constructions aussi intimidantes que pouvaient l'être les réalisations moscovites de l'époque stalinienne mais un urbanisme déshumanisé, sans lieu de convivialité, et une ville étale vouée à l'automobile.
Un théoricien sans prise avec le réel
Sollicité de toutes parts en vue de la reconstruction au plus vite des villes sinistrées, Le Corbusier convainc les gouvernants français de l'après-guerre du bien-fondé des grands ensembles verticaux organisés autour de l'automobile.
Lui-même donne l'exemple avec le soutien actif du ministre de la Reconstruction Eugène Claudius-Petit. Dans le droit fil de l'utopiste Charles Fourier et de ses phalanstères, il conçoit et construit des unités d'habitation de 1600 personnes, les « Cités radieuses ». La première est érigée en 1947 à Marseille, où les habitants, forts de leur bon sens, la qualifient de « maison du fada ». Quatre autres suivront, à Rezé, Berlin, Briey et Firminy.
Ces immeubles, fondés sur le « Modulor », une mesure inventée par Le Corbusier à partir du nombre d'or et des suites de Fibonacci, sont supposés répondre à tous les besoins d'une communauté humaine quelle qu'elle soit, avec une rue intérieure et tous les services utiles, y compris une école et une crèche en terrasse.
L'architecte innove tout particulièrement dans la conception des appartements. Ils s'alignent à chaque étage de part et d'autre d'un couloir central mais leur conception en duplex, avec une partie haute au-dessus du couloir, permet à leurs occupants de bénéficier d'une double orientation sur les deux façades de l'immeuble.
Malgré cela, ces unités d'habitation ont du mal à convaincre les ménages populaires, insuffisamment préparés à la « discipline nécessaire » ! Aujourd'hui, elles servent de logements de transits à des familles immigrées, même si, à Marseille, il se trouve encore des ménages d'intellectuels pour souhaiter y habiter.
L'architecte a plus de chance avec l'archevêque de Besançon qui lui confie en 1963 la reconstruction de la chapelle Notre-Dame du Haut, à Ronchamp (Haute-Saône).
Le résultat est un édifice aux formes audacieuses conformes à l'exigence de spiritualité.
En Inde, dans les années 1950, Le Corbusier conçoit aussi la nouvelle capitale de l'État du Pendjab, Chandigarh.
Victime d'une crise cardiaque, le 27 août 1965, pendant un bain de mer en contrebas de son cabanon estival, à Roquebrune-Cap-Martin, l'architecte bénéficie de funérailles quasi-nationales.
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Voir les 7 commentaires sur cet article
Renaud (18-08-2016 19:45:52)
Un article documenté, certes, mais très subjectif (et c'est un euphémisme).
Lalain17310 (25-07-2016 06:26:55)
Effectivement, j'ai ressenti cet article comme un "déboulonnage"... Mes.compétences en matière d'architecture sont trop limitées pour donner un avis péremptoire mais... Mais j'ai visité la vil... Lire la suite
jean-louis salvignol (24-07-2016 21:51:52)
Le Corbusier n'a rien construit à Alger :
http://www.archi-mag.com/essai_8.php