Abbas Ier (1571 - 1629) - L'Iran safavide à son apogée - Herodote.net

Abbas Ier (1571 - 1629)

L'Iran safavide à son apogée

Comptant parmi les plus grands souverains de l'Iran moderne, le chah Abbas Ier succède à son père en 1587 à la tête de l'empire safavide (ou séfévide). Il rétablit l'ordre dans un pays miné par les menaces extérieures et intérieures jusqu'à faire de son empire l'une des plus grandes puissances musulmanes, à côté de l'empire ottoman et de l'empire Moghol des Indes.

Réformateur et conquérant heureux

Au pouvoir à 17 ans, le chah veut éliminer la menace que font peser sur son autorité les Qizilbash, tribus d'origine turkmène qui ont contribué à installer la dynastie séfévide. Pour cela, il réforme l'armée en incorporant en son sein des Ghulams (esclaves d'origine géorgienne et arménienne).

L'armée devient une force permanente, toujours disponible et fidèle auprès de laquelle les Qizilbash ne font plus le poids. Grâce à elle, il regagne la plupart des territoires perdus sur les Ouzbeks et les Ottomans. Après la conquête de Bagdad en 1624, l'empire safavide connaît sa plus grande extension territoriale.

Abbas Ier opère également une réforme religieuse en renforçant la dévotion et la pratique des pèlerinages. D'obédience chiite duodécimaine, la dynastie safavide s'oppose ainsi à ses voisins que sont les Ouzbeks et les Ottomans de confession sunnite.

Toutefois, contrairement à la plupart des souverains de son temps, Abbas Ier se distingue par sa tolérance religieuse en laissant par exemple les chrétiens de son empire pratiquer leur culte et même construire des cathédrales.

Cette tolérance à l'égard des communautés chrétiennes a l'objectif plus ou moins avoué de s'allier les puissances européennes afin de lutter contre les Ottomans, ses principaux ennemis. Abbas Ier inaugure ainsi une période d'ouverture pour l'Iran dont profite le commerce avec l'Europe et notamment la République de Venise.

Mais les mérites d'Abbas Ier ne tiennent pas seulement dans ses réformes militaires, religieuses ou administratives. En déplaçant la capitale de l'empire à Ispahan, il se lance dans une politique de grands travaux. Ainsi, grâce à lui, et à ses efforts en matière d'urbanisme, Ispahan devient ce qu'on a appelé « la moitié du monde » et l'une des plus belles villes de l'époque.

L'œuvre du chah Abbas Ier ne lui survécut malheureusement pas puisque son empire sombra dans l'anarchie quelque temps après sa mort (1629) et disparut même sous les coups des Afghans en 1722.

Publié ou mis à jour le : 2020-01-18 21:13:37

 
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