Cet « hymne du prolétariat mondial » a été écrit en juin 1871 par l'ouvrier et chansonnier Eugène Pottier, dans la prison où l'avait jeté l'échec de la Commune de Paris.
Publiée en 1887 dans un recueil de chants révolutionnaires, L'Internationale a été mise en musique un an plus tard par l'ouvrier Pierre Degeyter. Elle a été chantée par les délégués de la IIe Internationale au congrès de Copenhague de 1910. Traduite dans toutes les langues, elle a fait le tour de la terre et est même devenue pendant quelques décennies l'hymne officiel des pays communistes, dont l'URSS. En voici une interprétation par le chanteur Marc Ogeret (1932-2018) et les paroles au complet.
L'Internationale
Debout les damnés de la terre
Debout les forçats de la faim
La raison tonne en son cratère
C'est l'éruption de la fin
Du passé faisons table rase
Foules, esclaves, debout, debout
Le monde va changer de base
Nous ne sommes rien, soyons tout
Refrain :
C'est la lutte finale
Groupons-nous, et demain (bis)
L'Internationale
Sera le genre humain
Il n'est pas de sauveurs suprêmes
Ni Dieu, ni César, ni tribun
Producteurs, sauvons-nous nous-mêmes
Décrétons le salut commun
Pour que le voleur rende gorge
Pour tirer l'esprit du cachot
Soufflons nous-mêmes notre forge
Battons le fer quand il est chaud.
L'état comprime et la loi triche
L'impôt saigne le malheureux
Nul devoir ne s'impose au riche
Le droit du pauvre est un mot creux
C'est assez, languir en tutelle
L'égalité veut d'autres lois
Pas de droits sans devoirs dit-elle
Égaux, pas de devoirs sans droits.
Hideux dans leur apothéose
Les rois de la mine et du rail
Ont-ils jamais fait autre chose
Que dévaliser le travail
Dans les coffres-forts de la bande
Ce qu'il a crée s'est fondu
En décrétant qu'on le lui rende
Le peuple ne veut que son dû.
Les rois nous saoulaient de fumées
Paix entre nous, guerre aux tyrans
Appliquons la grève aux armées
Crosse en l'air, et rompons les rangs
S'ils s'obstinent, ces cannibales
À faire de nous des héros
Ils sauront bientôt que nos balles
Sont pour nos propres généraux.
Ouvriers, paysans, nous sommes
Le grand parti des travailleurs
La terre n'appartient qu'aux hommes
L'oisif ira loger ailleurs
Combien, de nos chairs se repaissent
Mais si les corbeaux, les vautours
Un de ces matins disparaissent
Le soleil brillera toujours.
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