Jean-Antoine Chaptal est l'une des grandes figures de la Révolution et de l'Empire. Chimiste inventif et homme de progrès devenu ministre du Premier Consul, il va préparer la société française à la révolution industrielle.
Né le 4 juin 1756 dans le Languedoc, il se forme à la médecine à Montpellier mais l’abandonne pour la chimie, alors illustrée par Lavoisier. Rallié à la Révolution, il invente en 1792 un procédé de fermentation du vin qui va prendre son nom, la « chaptalisation ».
Comme « la Patrie est en danger » et qu’il s’agit d’armer au plus vite les Volontaires de l’An II, Chaptal prend la direction de l’Agence révolutionnaire des poudres et salpêtres et de l’usine de poudre de Grenelle. L’usine explose en mai 1794, faisant plusieurs centaines de morts (voir plus loin).
Infatigable, Chaptal ouvre pour son propre compte une usine de soude et d’acide sulfurique à Nanterre, près de Paris. En 1801, le Premier Consul Bonaparte lui confie le ministère de l’Intérieur. À ce poste, en bon philanthrope, Chaptal crée la première école de sages-femmes pour diminuer la mortalité infantile. Il fonde aussi l’École des Arts et Métiers ainsi que la Société d'encouragement pour l'industrie nationale dont il conservera la présidence jusqu’à sa mort, le 30 juillet 1832.
Bien qu’ayant démissionné du ministère en 1804, il poursuit une carrière honorable, devient comte d’Empire en 1808, promeut le sucre de betterave avec Benjamin Delessert et défend l’industrie chimique face à la montée des inquiétudes relatives à la pollution. Inspirateur du décret de 1810 « relatif aux Manufactures et Ateliers qui répandent une odeur ou incommode », lui-même ne manque pourtant pas de débouter de leurs plaintes les riverains de ses propres usines d’acide sulfurique.
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