Au cours de l'été 2014, les lecteurs d'Herodote.net et Notre Temps ont été invités à raconter un souvenir marquant de la libération de leur commune, 70 ans plus tôt. Ces témoignages complètent notre récit de la Libération de Paris (25 août 1944).
Voici l'ensemble des témoignages recueillis par Herodote.net. Au total près de 150 récits émouvants, drôles ou tragiques, toujours sincères et inattendus, qui inspireront peut-être plus tard des historiens ou des romanciers.
Trois témoignages ont été primés le 30 septembre 2014 par le ministre délégué aux Anciens Combattants, M. Kader Arif.
Il s'agit de ceux de Lucienne Delannoy (Saône-et-Loire), Gilbert Garibal (Boulogne-Billancourt) et Michel Pesneau (Manche). La lauréate se verra offrir une croisière en Méditerranée pour deux et les deux lauréats un voyage familial en Grande-Bretagne...
Témoignage de Henri OCHS à Bourgoin-Jallieu
Libération de Bourgoin-Jallieu (38) le 27/08/1944
Ce mùatin là ,j'allais comme tous les jours ,chercher ma "ration" de lait au magasin le "Bon Lait",situé juste en face d'un hotel-restaurant ,qui réquisitionné était devenu le siège de la Feldgendarmerie.
Vers 10 h. je partais avec ma "berthe" tout a coup deux Maraudeurs passent en rase-motte au dessus de la rue.
Arrivant a la laiterie ,on entendait au loin des tirs et les gens disaient que le maquis allait attaquer la ville.
Nous faisions la queue ,attendant que le camion amène les bidons.
Il arrive , commence a décharger les bidons prévus pour ce magasin et aller ensuite vres les autres dépôts.
Mais aussitôt un feldgendarme arrive avec sa mitrailletet et dit au chauffur de déposer tous le bidons et qu'il se mette ensuite a leur disposition avec le camion.
Le pauvre gars ,demande a la gérante ,si il existe une sortie par l'arrière , réponse affirmative !
Il décharge tous les bidons et au dernier file a toute vitesse par la sortie arrière qui part vers le jardin public.
Les allemands ne le voyant pas ressortir se précipitent ,mais renoncent très vite Ils ont le camion ,mais pas le chauffeur !
Nous ,les clients ,on ne demande pas notre reste !et repars sans mon lait .
Les coups de feu s'intensifient et nous nous réfugions avec ma mère dans le couloir car dans les pièces ,on peu recevoir une balle par les vitres , ,ont les entends sifflées dans les arbres.
L'après midi arrive et tout a coup il semble que ce soit plus calme.
Je ma hasarde a ouvrir le volet de la chambre ,mais aussitôt une rafale de mitrailleuse ,fait voler en éclat les tasses en verre du téléphone c'était le FM des feldgendarmes qui tirait sur tout ce qui bougeait !Nous avons alors attendu gentiment jusqu'à ce qu'on entende les gens pousser des cris de joie dans la rue
Malheureusement le brigadier de police Megevand avait été tue ,la rue porte son nom depuis