Imitation Game

Belle surprise que ce film britannique sur un épisode de la Seconde Guerre mondiale longtemps resté secret.

Il raconte le décodage de la machine allemande Enigma par de jeune surdoués anglais, dont le mathématicien génial et excentrique Alan Turing.

Le réalisateur norvégien Morten Tyldum, dont c'est l'un des premier films et le premier succès, a su faire un film d'Histoire respectueux des faits et instructif.

C'est ainsi qu'au prix de nécessaires simplifications, il expose le caractère stratégique du décryptage des messages radio de l'état-major allemand et les méthodes employées par les services secrets de Bletchley Park.

Ce n'est pas tout. Que faire quand on arrive enfin à percer le secret de ces messages et connaître à l'avance les attaques projetées par les Allemands ? Quitte à sacrifier des vies, il importe avant tout que les Allemands ne sachent à aucun prix que leurs communications n'ont plus aucun secret pour leurs ennemis !...

En parallèle de ces enjeux militaires, le réalisateur déchiffre la personnalité troublante d'Alan Turing, avec un récit où alternent trois époques : le temps du collège et la prise de conscience par le jeune homme de son génie mathématique et de ses penchants homosexuels ; le temps de la guerre, dans les services secrets de Bletchley Park, enfin l'après-guerre, à Cambridge, jusqu'à une dramatique inculpation pour « indécence »  qui va aboutir au suicide du mathématicien à 41 ans.

Grâce à un scénario fortement charpenté et d'ailleurs récompensé par un prix à Hollywood, Imitation Game nous offre deux heures d'un spectacle intense et pimenté de suspense, sans voyeurisme inutile. On en sort avec le sentiment d'avoir appris beaucoup de choses, tant sur l'histoire des mathématiques et de l'informatique que sur celle de la Seconde Guerre mondiale.