Le 2 mai 1832, la critique littéraire salue la sortie à Paris d'un roman intitulé Indiana. Tiré à 750 exemplaires, il dresse la critique de la vie bourgeoise sous le règne de Louis-Philippe 1er. Son auteur est un inconnu du nom de George Sand.
Derrière ce pseudonyme se cache une jeune femme de 28 ans au parcours déjà rocambolesque, née le 1er juillet 1804 à Paris sous le nom d'Amantine Aurore Lucile Dupin. Ses parents sont un officier et la fille d'un pauvre cabaretier.
Elle épouse à 18 ans le baron Dudevant dont elle se séparera en 1836 après une relation orageuse et de multiples liaisons. Un an après le mariage, en 1823, naît un garçon, Maurice. Cinq ans plus tard naît une fille, Solange.
Le pseudonyme George Sand sous lequel Aurore accède à la célébrité littéraire rappelle par ailleurs Jules Sandeau, l'amant avec lequel elle a commencé à écrire.
Passionnée et volontiers exubérante, révolutionnaire et républicaine dans l'âme, elle mène en marge de ses travaux d'écriture maints combats politiques et des engagements féministes avant l'heure.
Elle ne craint pas non plus de scandaliser les bonnes âmes en s'affichant en tenue d'homme ou avec un cigare.
Retour à la terre
La maturité venue, la romancière prend ses distances avec la bourgeoisie louis-philipparde et découvre comme bien d'autres le monde du travail. Elle devient ainsi l'amie du peintre Jean-François Millet, l'auteur de L'Angélus.
Après les journées révolutionnaires de 1848, elle se retire dans son château de Nohant, au coeur de cette campagne berrichonne qui lui fournit la matière de ses meilleurs romans : La Mare au diable (1846), François le Champi (1847) ou encore La petite Fadette (1849).
Elle écrit vite. Quatre jours lui suffisent par exemple pour écrire La Mare au diable, l'un de ses plus célèbres ouvrages. Mais elle prend ensuite son temps pour relire et corriger son texte.
Après le coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte et la fondation du Second Empire, en 1852, elle se tient à l'écart du pouvoir mais conserve l'estime de l'empereur, lui-même connu pour sa fibre sociale.
La « dame de Nohant » meurt dans la sérénité le 8 juin 1876. Passionnée, provocatrice, elle a créé un personnage inédit : la femme libérée.
Les femmes à travers l'Histoire
Vos réactions à cet article
Recommander cet article
Aucune réaction disponible