La Foi qui reste

Être chrétien dans le monde actuel

18 novembre 2017 : ancien reporter de guerre et essayiste inspiré, Jean-Claude Guillebaud a écrit en 2007 Comment je suis redevenu chrétien (Albin Michel).

Dix ans après, il croise sa quête spirituelle avec les doutes et les inquiétudes de la société française dans La Foi qui reste (L'Iconoclaste, 264 pages, 15 euros). Portant son regard au-delà des frontières, il voit des motifs d'espoir dans la vitalité du christianisme, du moins hors de l'Europe.

La Foi qui resteAvec cette Foi qui reste, Jean-Claude Guillebaud nous offre, à travers son expérience personnelle, une réflexion vivifiante sur les religions et plus généralement sur les interrogations de notre époque.

Revenu à la foi de son enfance par la lecture et la réflexion, l'essayiste s'avoue troublé par la situation actuelle du catholicisme français : « Nos églises sont vides. (...) Dans les églises encore vivantes, les messes sont souvent ennuyeuses. (...) Autour de moi, la France se déchristianise, dirait-on, aussi vite que ne le fit le Québec voici un demi-siècle. Face à l'islam devenu deuxième culte de France, elle se proclame championne mondiale de la laïcité, mais devient sans s'en rendre compte prosélyte d'un athéisme soupçonneux, voire inquisitorial. Elle joue sur les mots laïcité et athéïsme ».

Malgré la figure empathique du pape François, le spectacle du Vatican n'est guère plus réjouissant, avec les affres de la Curie et les affaires d'abus sexuels.

Pas question de désespérer pour autant : la religion catholique en a vu d'autres. « Et pourtant ! Le plus extraordinaire, c'est que tant bien que mal l'Église soit restée à flot ».

L'auteur voit des motifs de réconfort dans l'existence d'hommes et de femmes (surtout des femmes !) qui, de siècle en siècle, l'ont revivifiée. Il évoque avec passion Georges Bernanos, dont il apprécie autant l'oeuvre littéraire que l'engagement courageux. Il cite autour de lui plusieurs théologiens et penseurs de qualité, bien que peu médiatisés. Mais il s'en prend aussi aux chrétiens « identitaires » qui, tel Charles Maurras, se disent catholiques par attachement à leurs origines mais n'ont guère la foi.

Lui-même appelle l'Église à bouger, reprenant le mot de saint Augustin« Nous sommes des voyageurs. Qu'est-ce que voyager ? Je le dis en un mot : avancer... » (La Cité de Dieu).

Une Église vivante dans un monde en effervescence

En bon journaliste, Jean-Claude Guillebaud ne se cantonne pas au microscome parisien et à l'hexagone. Il porte aussi son regard sur les autres continents et y voit matière à espérer.

Ainsi qu'il l'écrit dans cet essai, il a été régulièrement surpris par la vitalité des églises du bout du monde et plus généralement de la foi religieuse.

En Russie, la renaissance religieuse est évidente, sincère et profonde, nourrie de théologie orthodoxe. Les églises des villages sont pleines, y compris de jeunes.

Une égale vitalité s'observe en Éthiopie où les églises ont été rapidement restaurées après les deux décennies noires de l'ère Mengistu, un dictateur vaguement communiste qui a liquidé l'empire de Haïlé Sélassié en 1975. 

Jean-Claude Guillebaud dit avoir été surpris aussi à Canton, devant une pagode bouddhiste, par la ferveur des jeunes gens, aussi intense que celle de leurs aînés. L'avenir demeure ouvert.

André Larané
Publié ou mis à jour le : 2018-11-27 10:50:14

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