Contemporain d'Isaac Newton, Gottfried Wilhelm von Leibniz a, comme lui, laissé une oeuvre immense dans tous les domaines de l'activité humaine, de la théologie aux mathématiques, en passant par l'histoire, les techniques, la chimie...
Né à Leipzig, dans une Allemagne encore meurtrie par la guerre de Trente Ans, il s'instruit avec avidité et obtient à vingt ans le titre de docteur de l'Université d'Altdorf.
Il entre au service du baron von Boyneburg, à Francfort, ce qui lui donne l'opportunité d'accomplir une mission diplomatique à Versailles, auprès de Louis XIV, et de renconter ainsi les plus grands esprits de l'époque, en particulier Huyghens.
À Paris, il découvre le calcul différentiel et intégral. Mais comme son aîné Pascal, il va être très vite conduit des mathématiques à la philosophie et la métaphysique.
En 1676, suite à la mort de son protecteur, Leibniz rentre en Allemagne et s'établit pour le restant de sa vie à Hanovre, en qualité de bibliothécaire du duc de Brunswick-Lünebourg.
C'est là qu'il va développer le concept philosophique de « monade », un constituant élémentaire et indivisible de l'univers, qui en serait aussi le reflet.
Leibniz a posé la question-clé de la métaphysique, à la source de la religion et de la philosophie : « Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? ».
Un penseur qui donne à réfléchir
Auteur prolifique (200 000 pages manuscrites) et fondateur en 1700 de la Société des Sciences de Brandenburg, qui deviendra l'Académie de Berlin, Leibniz fut, au XVIIIe siècle, au centre de tous les débats intellectuels.
Il s'éteint dans l'indifférence générale à Hanovre après d'ultimes escarmouches avec Newton sur des questions de préséance dans la découverte du calcul infinitésimal.
En France, Émilie du Châtelet s'illustre en faisant la démonstration expérimentale dans son château de Cirey de son hypothèse sur l'existence, dans tout objet en mouvement, d'une « énergie cinétique » proportionnelle à sa masse... et au carré de sa vitesse.
Après la mort de cette femme exceptionnelle, son amant Voltaire se montre moins amène à l'égard du savant allemand. Il s'applique à ridiculiser son optimisme philosophique dans le conte Candide, inspiré par le tragique séisme de Lisbonne.
Aujourd'hui, le nom de Leibniz n'est plus attaché qu'à l'invention du calcul infinitésimal.
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