Crazy Horse (1840 - 1877)

Le Sioux le plus redoutable

Crazy Horse est sans doute le plus redoutable guerrier indien auquel les Blancs ont dû se confronter lors des Guerres indiennes. Son courage incomparable et son mépris de la mort ont fait entrer dans la légende ce guerrier sioux intrépide qui a combattu aux côtés de Sitting Bull.

Charlotte Chaulin

Un croquis représentant Crazy Horse (1840-1877) réalisé en 1934 par un missionnaire mormon à l'occasion de l'audition de la soeur de Crazy Horse. En agrandissement : Photo supposée de Crazy Horse prise en 1877.

La haine des Blancs

Né vers 1840 dans l’actuel Dakota du sud, Crazy Horse (nom dont il héritera de son père) appartient à une branche de la tribu des Sioux Lakota, les Oglalas. 

Alors qu’il n’a que dix ans, il est témoin de l' « affaire Grattan ». Une vache appartenant à un Mormon s’est échappée d’une caravane sur la piste de l’Oregon. Quelques jours plus tard, un Sioux a retrouvé l'animal et l'a mangé. L’officier américain John Lawrence Grattan a alors exigé réparation. Il s'est rendu au camp sioux situé près de Fort Laramie en août 1854. Là-bas, le chef de la tribu des Brûlés, Conquering Bear, a proposé que des chevaux soient offerts en dédommagement, mais Grattan a refusé la proposition et aussitôt ordonné le feu.

Le chef sioux Conquering Bear par Frank Rinehart en 1899. En agrandissement : le général William S. Harney (1800-1889).Si les Sioux l’emportent finalement sur les Américains lors du massacre de Grattan, ils se font massacrés à leur tour à Ash Hollow l’année suivante. Crazy Horse est encore une fois présent et assiste aux atrocités commises par les soldats du général américain William S. Harney. Il grandit ainsi dans la haine des Blancs. 

À l’âge de seize ans, le jeune Sioux a une vision : il se voit sous les traits d’un cavalier galopant au milieu de nuages de grêle, évitant chaque flèches et balles tirées contre lui. Un faucon roux, qui le survole, semble le protéger. Animé par cette vision tout au long de sa vie, Crazy Horse se distingue à chaque bataille comme un guerrier intrépide, une plume de faucon roux placée dans ses cheveux.

Après le massacre des Cheyennes à Sand Creek en novembre 1864, Crazy Horse mène les guerriers sioux et cheyennes contre les établissements américains le long de la rivière North Platte, dans le Colorado. Il se bat aux côtés du chef Red Cloud pour préserver les territoires de chasse des Indiens dans le Wyoming. À Platte Bridge en juillet 1865, il fait preuve une fois de plus d’un remarquable courage et d’une détermination à toute épreuve. La bataille se termine sur une victoire amérindienne. 

La bataille de Fetterman

En juin 1865, en plein milieu du territoire des tribus des Sioux Lakota, les Américains tracent la piste Bozeman qui relie les territoires gagnés dans le Montana à la piste de l’Oregon. En vertu du traité de Fort Laramie de 1851, ils sont dans leur bon droit. 

L’année suivante, malgré l’opposition sioux, les militaires américains, sous la direction du colonel Henry Carrington, élèvent des forts le long de la piste Bozeman.

Red Cloud et Crazy Horse organisent alors une grande embuscade contre le Fort Phil Kearny qu'ils perçoivent comme une véritable provocation. Ils attaquent dans un premier temps des soldats chargés d’une corvée de bois à proximité du Fort. Le capitaine William Fetterman est alors envoyé en renfort avec 80 soldats. Crazy Horse, avec une dizaine d’hommes, les entraîne à sa poursuite et les soldats américains se retrouvent encerclés par 500 guerriers sioux et cheyennes. Tous sont tués et scalpés. Ce 21 décembre 1866, la « bataille de Fetterman » fait entrer Crazy Horse dans la légende. 

Lors de la Guerre de Sécession, les troupes de l’Union font évacuer les forts et les négociations aboutissent au second traité de Fort Laramie de 1868. Les Sioux disposent du territoire compris entre le Missouri supérieur, le Wyoming, les Rocheuses et la Yelllowstone River. Les Black Hills sont à eux. En échange, ils acceptent le passage des officiers, agents et employés gouvernementaux. 

Comme tout traité signé entre les autochtones et les colons, le traité de Fort Laramie est violé suite à la découverte d’or dans les Black Hills en 1874. L’année suivante, une commission officielle rencontre Red Cloud et d’autres chefs sioux pour négocier l’achat du territoire à un prix dérisoire. Tandis que Red Cloud choisit le chemin de la paix, Crazy Horse s’en tient éloigné et poursuit le combat.

Gravure représentant la bataille de Fetterman. En agrandissement : Site actuel de la bataille. Les Arapahos et les Cheyennes étaient cachés à gauche (à l'ouest) du sentier visible sur la photo, les Lakotas à droite (à l'est).

Aux côtés de Sitting Bull

Crazy Horse rejoint le nord où il se range du côté de Sitting Bull, animant ainsi l’ultime combat des Indiens dans les Grandes plaines. Il affronte le général américain George Crook à la bataille de Rosebud Creek le 17 juin 1876. À la tête d’une coalition de 750 guerriers sioux et cheyennes, il se défend vaillamment face aux 1.300 soldats de l’armée américaine. Si la victoire n’est pas décisive, Crazy Horse empêche toutefois Crook de rejoindre le général Custer avant la bataille de Little Bighorn au cours de laquelle il combat vaillamment. 

Après leur victoire sur le général Custer à Little Bighorn, les deux chefs se séparent. Le 8 janvier 1877, le général Miles attaque Crazy Horse à Wolf Mountain. Affamés et malades, ses troupes sont à bout de force. Des milliers de soldats les cernent. Impossible de franchir la frontière canadienne. Crazy Horse est contraint à la reddition le 6 mai 1877 et se rend à Fort Robinson, dans le territoire du Nebraska, avec près de 900 Oglalas.

Le général Crook annonce qu’il souhaite le rencontrer. C’est un piège. Crazy Horse est fait prisonnier en septembre 1877. Alors qu’il tente de s’échapper, un soldat de garde lui enfonce sa baïonnette dans l’abdomen. Certaines sources racontent que c’est son ancien compagnon d’armes et ami présent ce jour-là, Little Big Man, qui l’aurait poignardé. Avant de mourir, Crazy Horse murmure à son père : « Dis au peuple qu'il ne peut plus compter sur moi ».

Crazy Horse et les siens en route pour se rendre (gravure de 1877). En agrandissement : Plaque commémorant l'endroit où fut tué Crazy Horse.

Crazy Horse vu par un officier américain

« Je vis devant moi un homme jeune, ne dépassant guère trente ans d’âge et d’une taille d’un mètre quatre- vingts, avec une cicatrice en pleine face. Son expression et sa contenance étaient remplies de noblesse, mais aussi de hargne et de tristesse. Il ressemblait à un homme acceptant son destin avec dignité. Pendant qu’il parlait à Frank Gouard, il semblait prendre un certain plaisir, mais, en autre temps, il demeurait morose et réservé. Tous les Indiens le tenaient en une haute réputation de courage et de générosité. Quand il courait au- devant de l’ennemi, aucun de ses guerriers n’avait le droit de le dépasser. Il s’était fait des centaines d’amis à cause de sa charité envers les pauvres, et il se faisait un point d’honneur à ne rien garder pour lui lors du partage du butin, à part les armes de guerre. Jamais je n’ai entendu un Indien prononcer son nom sans y mettre un accent de profond respect. » 

Description faite par le capitaine Bourke lors de la reddition de Crazy Horse en 1877

Publié ou mis à jour le : 2021-07-02 16:33:16

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