Au cours de l'été 2014, les lecteurs d'Herodote.net et Notre Temps ont été invités à raconter un souvenir marquant de la libération de leur commune, 70 ans plus tôt. Ces témoignages complètent notre récit de la Libération de Paris (25 août 1944).
Voici l'ensemble des témoignages recueillis par Herodote.net. Au total près de 150 récits émouvants, drôles ou tragiques, toujours sincères et inattendus, qui inspireront peut-être plus tard des historiens ou des romanciers.
Trois témoignages ont été primés le 30 septembre 2014 par le ministre délégué aux Anciens Combattants, M. Kader Arif.
Il s'agit de ceux de Lucienne Delannoy (Saône-et-Loire), Gilbert Garibal (Boulogne-Billancourt) et Michel Pesneau (Manche). La lauréate se verra offrir une croisière en Méditerranée pour deux et les deux lauréats un voyage familial en Grande-Bretagne...
Témoignage de Edmond PUNZO à Marseille
Mon Histoire de la LIBERATION de Marseille
Il ne s'agit pas de la "Libération de la France" au sens propre du terme, puisque mon récit concerne le bombardement du 27 mai 1944 sur Marseille, que j’ai vécu.
J'étais âgé de 4 ans et demi, ma sœur de 2 ans. Notre père parti rejoindre le maquis l'année précédente, nous étions logé chez notre tante tout en haut de la rue Liandier près de l’Avenue Cantini, qui longe la gare de triage des marchandises du Prado. Notre tante nous avait hébergée depuis que notre père avait fuit le STO.
Notre tante et notre mère, dès qu’elles ont entendu le bruit des avions et les premières détonations nous ont placés contre la cloison séparant la cuisine du couloir, croyant que de nous placer sous la cape de cheminée, cela représentait un plus grand danger. Mais les chutes des bombes sur la gare de triage du Prado très proche, elles nous changèrent de place juste à temps. La cloison contre laquelle nous étions précédemment venait de s’écrouler sous l’effet du souffle des bombes. Une représentation en bronze d’un chien, posé sur la poste TSF venait lui aussi de chuter. Et ma mère pendant notre déplacement, qui m’avait perdue de vue fut prise d’une grande frayeur ne me retrouvant pas dans la poussière et les divers débris. D’autant que la bombardement, même s’il n’a duré que 15 minutes environ, n’était pas terminé à ce moment précis. Ce n’est qu’en lui secouant sa robe que ma mère fut rassuré de me trouver près d’elle. Une fois la certitude que le bombardement était terminé, nous sortîmes dans la cour intérieure du groupe des maisons, et nous trouvâmes le sol de celle-ci recouverte d’une bonne épaisseur des tuiles et de divers autres matériaux propulsés par les souffles des bombes.
Je garde dans ma mémoire depuis cette horrible journée un souvenir indélébile.
Nous fûmes pleinement rassuré, lorsque quelques jours plus tard notre père et l’époux de notre tante, mon oncle Edouard furent de retour.
Pour moi, jeune enfant, je crois que se fut là, le jour de la « La Libération »
Nous pûmes retrouver notre appartement à Allauch à la cité. Nous fîmes la connaissance de deux soldat américains, Un texan, Marc et un autre dont je ne me souviens plus de l’état du quel il était. Il se nommait Alexandre et était bien plus grand que Marc, qui prit la photo jointe.
Sur cette photo, je me trouve à gauche, et ma sœur Jacqueline sur les genoux d’Alexandre.
Ces deux militaires étaient là en permission. conduit chez-nous par notre père, mais je n’ai jamais connu la raison de leurs présences.