Fils d'un rhéteur célèbre, Sénèque le Philosophe reçoit à Rome, sous le règne d'Auguste, une éducation de qualité qui le mène à la philosophie. Il se range d'emblée dans le courant stoïcien, tout en ayant la plus grande difficulté à en assumer les préceptes qu'il prêche aux autres. Ainsi vit-il dans le plaisir tout en se constituant l'une des plus colossales fortunes de Rome par la corruption et l'usure. Homosexuel et non pédophile selon la tradition gréco-romaine, il vit avec un homme mûr comme lui, ce qui lui la réprobation de la bonne société.
Se détournant assez vite de la philosophie, il entre dans la carrière des honneurs et ses talents d'avocat et d'écrivain lui valent d'accéder à la questure, en charge des comptes publics. Sous le règne de Claude, les intrigues de Messaline, épouse de l'empereur, le conduisent à prendre la route de l'exil en Corse, où il se remettra à la philosophie.
Après la mort de Messaline, l'empereur se remarie en 49 avec sa nièce Agrippine. Sénèque revient à Rome et devient le précepteur de Néron, fils d'Agrippine, alors âgé de douze ans. Il devient empereur cinq ans plus tard, après que sa mère eut empoisonné son mari Claude ! Sénèque, dès lors, fait fonction de ministre et sert les desseins de son maître, allant jusqu'à justifier devant le Sénat le meurtre d'Agrippine par son fils l'empereur ! Néron, devenant néanmoins de plus en plus susceptible, ne lui laisse pas le loisir de retourner à ses chères études et, le 12 avril 65, lui fait commander de s'ouvrir les veines.
Sénèque laisse en dépit de tout une oeuvre philosophique pétrie de bons sentiments et d'appels à la fraternité universelle. D'aucuns voient en lui un précurseur du christianisme. On lui attribue entre autres l'aphorisme : « Il n'y a pas de bon vent pour qui ne sait où il va ».
Lire la suite : Bien sous tous rapports... ou presque