
Élève du botaniste Antoine Laurent de Jussieu, Étienne Geoffroy Saint-Hilaire se découvre une passion pour les sciences naturelles. À tout juste 21 ans, il devient professeur de zoologie dans le tout nouveau Muséum d'histoire naturelle que vient de créer à Paris l'assemblée de la Convention. Il ouvre une ménagerie dans le Jardin des plantes, ancien Jardin du roi, qui jouxte le Muséum. En parallèle, il multiplie les travaux et les publications en collaboration avec le jeune Georges Cuvier qu'il a fait venir à Paris et qui ne va tarder à devenir son rival. Bonaparte l'emmènera en Égypte où il va élargir le champ de ses recherches.
Geoffroy de Saint-Hilaire va se rallier au « transformisme », théorie promue par son aîné Jean-Baptiste de Lamarck (1744-1829) et selon laquelle les espèces évoluent sous l'effet de leur environnement, par l'hérédité des caractères acquis. Cette théorie s'oppose au « fixisme », une théorie conforme à l'idée traditionnelle selon laquelle les espèces sont créées une bonne fois et que partagent aussi bien Carl von Linné que Georges Cuvier. Le transformisme est un premier pas vers la théorie de la sélection naturelle promue à la génération suivante par Charles Darwin et aujourd'hui validée de façon à peu près unanime.