La peinture sur bois ci-dessous représente la Sainte Famille à l'Agneau (1507). L'enfant Jésus a le regard tourné vers ses parents, Marie et Joseph. L'agneau symbolise le sacrifice qui attend le Christ : la crucifixion pour le salut des hommes. Cette oeuvre pleine de tendresse et de grâce reflète le talent de Raphaël, peintre majeur du Cinquecento (le XVIe siècle dans l'art italien de la Renaissance)....
Un artiste trop tôt disparu
Né à Urbino, petite cité d'Italie centrale, le 6 avril 1483, Raffaello Sanzio, dit Raphaël, se forme dans l'atelier de Pietro Vannucci, dit le Pérugin, puis gagne Rome en 1508, à l'appel du pape Jules II. Très vite, le jeune artiste assimile les leçons de ses deux grands aînés, Léonard de Vinci et Michel-Ange. Il emprunte au premier la technique du sfumato (estompage des contours) et du second la puissance plastique et le modelé des corps.
Le pape Jules II, dont on peut voir ci-dessous le célèbre portrait qu'en a fait Raphaël, confie à ce dernier la décoration des appartements de son prédécesseur, Nicolas V. Ce sont les célèbres « Stanze di Raffaelo » que l'on peut encore visiter au musée du Vatican.
Fort de cette référence, Raphaël ne tarde pas à être inondé de commandes de toute l'aristocratie romaine. Son atelier, où se forment de futurs talents, ne désemplit pas. Il devient au fil des années l'un des plus importants d'Europe, sinon le plus important.
Raphaël incarne l'idéal de la Renaissance italienne par la recherche de la Beauté idéale, synthèse de l'harmonie des lignes et des couleurs, des grâces païennes et des vertus chrétiennes. Les amateurs se plaisent à opposer la grazia (« grâce ») et la dolce maniera (« manière douce ») de Raphaël à la terribilità (« style puissant ») de son rival Michel-Ange. Mais ses portraits, comme celui de Jules II, sont aussi remarquables de profondeur psychologique. On dit de l'artiste qu'« il peint les gens plus vrais qu'ils ne sont » !
Il est emporté par les fièvres à seulement 37 ans, le 6 avril 1520, jour du Vendredi Saint. Sa dépouille repose au coeur de Rome, sous la coupole du Panthéon.
Avec à peine 5 000 habitants au XVIe siècle (15 000 aujourd'hui), Urbino, en Italie centrale, dans les Marches, doit sa notoriété exceptionnelle à ses seigneurs, les Montefelto. Ils comptent en leur sein plusieurs condottieres (note) qui ont amassé de colossales fortunes dans leurs entreprises guerrières. Vers 1480, on parle d’Urbino comme de « l’Athènes de l’Italie ». La petite ville a donné le jour à plusieurs artistes majeurs, en premier lieu Raphaël.
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