21 février 1804

Naissance du chemin de fer

Un train à vapeur circule pour la première fois au monde le 21 février 1804, à Pen-y-Darren, une région minière du pays de Galles, près de Merthyr Tydfil. La locomotive, joliment baptisée « Catch me who can » (M'attrape qui peut), a été conçue par l'ingénieur des mines Richard Trevithick, passionné par la motorisation à vapeur. Elle tracte ce jour-là dix tonnes de fer et 60 personnes montées sur cinq wagons, effectuant 16 km en 4 heures et 5 minutes. Après de bons et loyaux services, elle finira à Londres, dans un manège, parmi quelques autres réalisations de Richard Trevithick.

Il faudra attendre vingt-et-un ans avant que l'ingénieur Georges Stephenson mette au point une locomotive à vapeur véritablement opérationnelle... 

Vive les chevaux vapeur !

Richard Trevithick (Camborne 13 avril 1771 - Dartford 22 avril 1833 ), portrait par John LinnellDepuis longtemps déjà, dans les mines de charbon anglaises, on utilisait des rails en bois ou en fer pour tirer à moindre effort des wagons de minerai.

L'invention de la machine à vapeur par James Watt ouvre la possibilité de tracter ces wagons avec une machine et non plus avec des chevaux. Mais les premières machines à vapeur fonctionnent à une pression proche de la pression atmosphérique, avec une puissance par unité de masse trop faible pour envisager une machine embarquée sur un véhicule.

L'ingénieur Richard Trevithick est alors mis au défi par son ami Samuel Homfray, propriétaire des fonderies de Penydaren, de construire un engin capable de tracter dix tonnes.

Il conçoit la première locomotive à vapeur, avec une chaudière montée sur chariot.

La vapeur sous pression actionne un piston, lequel fait tourner un grand volant extérieur. Après quoi, la vapeur est éjectée dans l'atmosphère, qui fait office de condenseur.

Richard Trevithick, toutefois, néglige d'exploiter son savoir-faire. Inventeur dans l'âme, il abandonne à d'autres le passage du ferroviaire à la phase industrielle.

Le chemin de fer acquiert droit de cité

Différents artisans se lancent dans la traction ferroviaire, pour les besoins de la sidérurgie et des mines.

Le 27 septembre 1825 est inaugurée la ligne Stockton & Darlington, dans les Midlands. Elle transpose à l'air libre un chemin de fer minier, avec ses chevaux et ses machines à vapeur fixes qui tirent les wagonnets. Outre le transport du charbon, comme dans une mine, cette ligne s'accommode du transport de voyageurs assez courageux pour s'offrir le plaisir d'être tracté par une bouilloire crachotante et bruyante.

Si rustique qu'elle soit, cette ligne devient un lieu d'expérimentation capital avant la construction d'une première ligne ferroviaire commerciale entre Liverpool et Manchester.

Pour ce projet capital, les autorités locales organisent un concours, avec une récompense de 500 livres sterling, afin de sélectionner un constructeur capable de faire rouler sur rails un engin de moins de 6 tonnes à la vitesse de 16 km/h. Les concurrents doivent se prêter à une démonstration sur un circuit, à Rainhill, dans les Midlands. Le concours s'étala sur une semaine et attira des curieux de toute l'Angleterre.

Parmi les concurrents, la « Sans Pareil » atteint la vitesse de 30km/h. Son concepteur, Timothy Hackmorth, est un ingénieur qui travaille précisément sur la ligne du Stockton & Darlington. Il prend sur ses nuits pour construire la machine dans les ateliers de la ligne. Malheureusement, le jour du concours, il joue de malchance et essuie de nombreuses pannes, réussissant tout de même à tracter 19 tonnes sur 36 km à la vitesse de 22 km/h.

Et le gagnant est...

C'est finalement l'ingénieur Georges Stephenson et son fils Robert qui remportent la récompense avec leur locomotive, The Rocket (la « Fusée »), plus performante et ingénieuse, avec des astuces techniques empruntées à la « Sans Pareil ».

The Rocket a déjà l'apparence que l'on connaît aux locomotives à vapeur, avec une chaudière horizontale, un foyer à l'arrière et une cheminée à l'avant.

Sa chaudière tubulaire multiplie par quatre la production de vapeur par rapport aux simples chaudières. Un « tender » contenant l'eau et le charbon est attelé à l'arrière de la locomotive. D'un poids d'à peine plus de 4 tonnes, elle roule jusqu'à 56 km/h en tirant une charge de 13 tonnes. C'est le premier record du monde de vitesse.

Georges Stephenson fournit ensuite les premières locomotives de la ligne commerciale Liverpool-Manchester, inaugurée le 15 septembre 1830, laquelle fait chuter de moitié le prix des marchandises lourdes vendues à Manchester. La ligne s'avère très rentable pour les actionnaires de la compagnie. Le succès est tel que bientôt, Stephenson n'arrive plus à fournir.

André Larané
Publié ou mis à jour le : 2022-05-08 09:29:49

Voir les 10 commentaires sur cet article

philippe (20-02-2017 21:21:16)

Très bon et intéressant article. Mais l'épouse de Louis Philippe , c'est Marie Amelie et non Marie Emilie ;)

Jean-Claude PETERS (20-02-2017 21:07:00)

L'épouse de Louise-Philippe 1er ne se nomme-t-elle pas Marie-Amélie (et non Émilie) ?

Claude Janssens (20-02-2017 10:31:49)

Étonnante notion de l'histoire! La première ligne pour le transport de voyageurs vous le soulignez à juste titre (heureusement), le 5 mai 1835, entre Bruxelles et Malines? D'accord. Puis, vous cré... Lire la suite

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