19 septembre 1356

Jean le Bon est défait à Poitiers

Le 19 septembre 1356, l'armée française est écrasée par les archers anglais au sud-est de Poitiers. Le roi Jean II le Bon est lui-même fait prisonnier.

Ce désastre militaire relance la guerre que l'on appellera plus tard guerre de Cent Ans et qui avait commencé vingt ans plus tôt, sous le règne du précédent roi, Philippe VI de Valois.

André Larané

Capture du roi Jean II le Bon à la bataille de Poitiers (1356), miniature médiévale

Mortelles chevauchées

Profitant d'une querelle domestique entre le roi Jean II le Bon et son gendre Charles le Mauvais, roi de Navarre, le roi anglais Édouard III a rompu la trêve consécutive à la victoire de Crécy. Son fils, le prince de Galles Édouard de Woodstock, débarque à Bordeaux avec des troupes en septembre 1355. Plus tard surnommé le Prince Noir en raison de son armure, il se lance dans de grandes expéditions ou « chevauchées » à travers le royaume de France.

Les Anglais pillent les villages et les bourgs et tuent les manants qui font mine de leur résister.

Le roi de France cherche désespérément des subsides pour faire face à ce nouveau malheur. Il réunit en décembre 1355 les états généraux. La bourgeoisie est excédée par les gaspillages de la cour. Conduite par le nouveau prévôt des marchands de Paris, Étienne Marcel, un riche marchand drapier membre de la confrérie Notre-Dame et des pèlerins de Saint-Jacques, elle concède des subsides en échange de promesses formelles de réformes.

Tandis que les Anglais remontent de leur possession de Bordeaux vers la Loire pour une nouvelle chevauchée, le roi de France peut enfin lever une armée pour se porter à leur rencontre.

Défaite et humiliation

L'armée anglaise est commandée par le Prince Noir. Elle compte à peine 7 000 hommes mais elle est solidement retranchée sur une hauteur, à une douzaine de kilomètres au sud-est de Poitiers : les Plains de Maupertuis. Le lieu est protégé d'un côté par des haies, de l'autre par le bois de Nouaillé. On ne peut y accéder que par un chemin étroit.

Le roi de France, de son côté, aligne pas loin de 15 000 hommes répartis en trois armées, l'une commandée par le duc d'Orléans, l'autre par le duc de Normandie, fils du roi et futur Charles V, la troisième enfin par le roi lui-même.

Conscient de la solidité des défenses anglaises, Jean le Bon ordonne la constitution d'un corps d'élite de 300 chevaliers destinés à engager l'action sous les ordres du connétable et de deux maréchaux. Les autres hommes d'armes sont invités à mettre pied à terre et enlever leurs éperons avant de combattre.

De son côté, le prince de Galles a mis son armée en position défensive : les hommes d'armes ont mis pied à terre et se tiennent derrière une double ligne d'archers. Par ailleurs, un corps de 300 hommes d'armes et autant d'archers à cheval se positionne à droite de Maupertuis en vue d'effectuer un mouvement tournant et prendre l'armée française à revers.

L'attaque française commence tôt le matin du 19 septembre dans l'étroit chemin qui mène au plateau. La charge des chevaliers tourne vite à la déroute française lorsque le prince de Galles fait manoeuvrer le corps de Maupertuis au cri de « Saint Georges ! Guyenne ! » Beaucoup de chevaliers sont faits prisonniers. D'autres se replient lâchement et abandonnent leur roi à son sort.

Jean le Bon comprend que l'affaire est mal engagée. Il ordonne à trois de ses fils, Charles, Jean et Louis, de se retirer afin de préserver la lignée mâle de la dynastie.

Le roi avait, cinq ans plus tôt, a fondé un ordre de chevalerie, l'ordre de l'Étoile, dont les membres faisaient serment de ne jamais faire retraite. Fidèle à lui-même, il résiste tant et plus aux assauts ennemis avec sa hâche d'armes cependant que, selon la chronique, son plus jeune fils, Philippe le Hardi, resté auprès de lui, l'encourage de ses paroles : « Père, gardez-vous à droite, père, gardez-vous à gauche ! » (il recevra la Bourgogne en récompense de son courage).

Accablé par le nombre, il se résigne enfin à rendre son gantelet au seigneur de Morbecque...

Le désastre de Poitiers, dix ans après celui de Crécy, plonge le royaume capétien dans l'une des plus graves crises de son histoire. Il débouchera sur le traité infâmant de Brétigny en 1360.

Publié ou mis à jour le : 2024-05-02 17:09:23
Philippe (17-09-2023 19:46:12)

Crécy
Poitiers
Azincourt...
Il en a fallu du temps à la chevalerie française pour comprendre qu'u'on ne charge pas les archers anglais avec (comme ?) des bourrins !

WILPART Roger (12-08-2006 22:14:42)

J'ai été très heureux de trouver ce résumé parfaitement réussi et qui me vient à point pour documenter ma génélogie.

WILPART Roger (12-08-2006 22:10:11)

J'ai été très heureux de trouver ce résumé parfaitement réussi et qui me vient à point pour documenter ma généalogie.

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