Le 10 novembre 1871 (note), un jeune Blanc arrive à Ujiji, une bourgade africaine sur la rive orientale du lac Tanganyika. Tandis que la population l'entoure avec curiosité, un autre Blanc au visage émacié et d'une extrême maigreur se dirige lentement vers lui, soutenu par deux serviteurs.
Le jeune homme ôte son chapeau et lance cette apostrophe aussi laconique qu'immortelle : « Dr. Livingstone, I presume ? » (« Vous êtes sans doute le Dr Livingstone ? ») (note).
Le missionnaire David Livingstone (58 ans), qui explorait l'Afrique orientale, n'avait pas rencontré d'Européen depuis cinq ans et passait pour disparu... quand il fut ainsi retrouvé par le journaliste Henry Morton Stanley, de son vrai nom John Rowlands (30 ans).
Un saint en Afrique
Issu d'une pauvre famille d'Écosse de confession presbytérienne, David Livingstone a travaillé dès l'âge de 10 ans comme ouvrier dans une fabrique de coton. Devenu médecin et prédicateur, il établit des missions en limite méridionale du désert du Kalahari, en Afrique du sud.
Ayant fondé une famille, Livingstone la renvoie bientôt en Angleterre avant de partir seul en exploration vers le nord. Simplement accompagné de vingt-sept compagnons africains « prêtés » par le roi des Makololo, il découvre en 1855 les gigantesques chutes du Zambèze qu'il baptise du nom de la reine Victoria. Son retour à Londres est triomphal.
Livingstone repart en exploration dès 1858 aux frais du gouvernement. Mais il échoue et, qui plus est, perd sa femme au cours de l'expédition.
En 1867, il se lance à nouveau à l'aventure avec, cette fois, un plus modeste équipement. Il veut explorer le lac Tanganyika où il espère trouver les légendaires « fontaines d'Hérodote » que l'on croit être à l'origine du Nil.
Malade, il est abandonné par ses porteurs, sauf par les fidèles Susi et Chuma, qui seront encore à ses côtés à la rencontre avec Stanley, et doit se retirer dans le village d'Ujiji où le retrouvera Stanley. (...)
Vos réactions à cet article
Recommander cet article
Joscat (08-11-2015 17:03:21)
Je recommande la lecture d'Equatoria de Patrick Deville (Seuil 2009). Cf A. & C.Londner, dans Lire et découvrir # 221 : "Le narrateur observe l'Oggoué jusqu'au Congo pour fonder Brazzaville. Ainsi... Lire la suite
Charchour de Sydou (07-06-2006 09:38:32)
L'histoire est fascinante. J'en ai fait la découverte dans le récit Le testament espagnol d'Arthur Koestler. En voici le passage: "la nouvelle était donc fausse; j'avais ici devant mes yeux sur la ... Lire la suite