2 septembre 1945

Le Japon capitule, fin de la Seconde Guerre mondiale

Le 2 septembre 1945, l'Empire du Soleil Levant capitule face aux États-Unis, mettant fin à la guerre du Pacifique, volet oublié de la Seconde Guerre mondiale (l'Allemagne avait capitulé quatre mois plus tôt). 

L'acte de capitulation est signé dans la baie de Tokyo, sur le navire de guerre américain Missouri. Il clôture un demi-siècle d'entreprises bellicistes par l'« empire du Grand Japon » (dénomination officielle du pays selon la Constitution du 11 février 1889), depuis la première guerre sino-japonaise et le traité de Shimonoseki qui s'en est suivi.

André Larané
Cérémonie de la capitulation du Japon, sur le Missouri (2 septembre 1945)

Un combat sans espoir

Allié de l'Allemagne de Hitler et de l'Italie de Mussolini, au sein de l'Axe, le Japon de l'empereur Hiro Hito (Showa) s'était engagé dans la guerre mondiale en attaquant sans avertissement la base américaine de Pearl Harbor.

Beaucoup trop faible pour vaincre la première puissance industrielle du monde, le Japon n'avait cessé de perdre du terrain après l'anéantissement de sa flotte à Midway. Mais ni la perte des îles lointaines après des combats acharnés, ni les bombardements conventionnels sur les grandes villes de l'archipel n'avaient entamé la détermination des dirigeants, tant de l'empereur que des généraux. 

Pour les faire fléchir et plus encore pour devancer l'invasion de l'archipel par l'Armée rouge, le président américain Harry Truman s'était résolu à lâcher deux bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki les 6 et 9 août 1945.

La reddition

La veille de l'attaque de Nagasaki, l'URSS avait déclaré la guerre au Japon et le lendemain, le 9 août, elle avait envahi la Mandchourie, une colonie japonaise. Toute l'armée japonaise du Guandong, forte de plus d'un million d'hommes, s'était débandée ou rendue. Plus que les victimes d'Hiroshima et de Nagasaki, c'est cette débandade et la crainte d'une submersion par les « bolchéviques » honnis qui a convaincu les jusquauboutistes de l'état-major nippon et l'empereur lui-même de rendre les armes.

Dès le 10 août, Tokyo fait savoir sa décision à Washington.

Le 15 août, les Japonais, sidérés, entendent pour la première fois la voix de leur empereur dans les hauts-parleurs installés partout dans les rues. D'une voix grave et embarrassée, Hiro Hito leur annonce sa décision de mettre fin à la guerre.

Consternation, cris et pleurs secouent les foules (sans exclure chez beaucoup de citoyens un soulagement secret à la perspective de la paix). Atterrés, des cadres du régime et des officiers choisissent de mettre fin à leurs jours selon le rituel du seppuku.

Le 2 septembre, le nouveau ministre des Affaires étrangères Shigemitsu et le chef d'état-major de l'armée impériale, le général Umezu, interdit de suicide par l'empereur, se rendent sur le pont du cuirassé Missouri, dans la rade de Tokyo. Ils signent la capitulation de leur pays en présence du général américain Douglas MacArthur et des représentants des puissances alliées, la France étant représentée par le général Philippe Leclerc de Hauteclocque. La Seconde Guerre mondiale est terminée... et le monde entre dans la crainte d'une apocalypse nucléaire.

Shigemitsu signe la capitulation du Japon sur le pont du Missouri (2 septembre 1945)

Le traité de paix

Le traité de paix proprement dit est signé six ans plus tard, à San Francisco, le 8 septembre 1951, par les représentants du Japon avec ceux des États-Unis et de 47 nations alliées de la Seconde Guerre mondiale. L'Inde, la Birmanie et la Chine nationaliste, absentes ce jour, signeront à leur tour un traité de paix avec le Japon dans les mois suivants. L'URSS et la Chine populaire s'abstiennent de toute signature.

Par ce traité de paix, qui est l'aboutissement de la capitulation signée 6 ans plus tôt, le Japon reconnaît l'indépendance de la Corée et renonce à toute revendication sur ses ancienns possessions des îles Kouriles et Sakhaline, devenues soviétiques, ainsi que sur Taiwan (Formose) et ses archipels du Pacifique, passés sous tutelle étasunienne. Il renonce à toute intervention militaire extérieure et se voit seulement autorisé à constituer une « force d'auto-défense » non-nucléaire.

Soucieux de transformer l'archipel en base avancée face aux pays communistes, URSS et Chine populaire, les États-Unis conservent sur place d'importantes bases militaires, notamment à Okinawa.

À l'entrée en vigueur du traité, le 28 avril 1952, le Japon peut enfin recouvrer son indépendance politique et se libérer de la tutelle américaine. La reconstruction étant à peu près achevée, le pays entre dès lors dans une phase d'expansion accélérée qui va le hisser parmi les plus riches pays de la planète.

Il va suivre en cela une évolution opposée à celle des pays qu'il a précédemment agressés. La plupart de ces pays, qui ont été profondément déstabilisés par l'occupation japonaise entrent, sitôt après leur libération, qui dans une guerre civile (Corée, Chine), qui dans une guerre de décolonisation (Vietnam, Indonésie)...

Publié ou mis à jour le : 2019-08-28 12:54:04

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