Au IIIe siècle de notre ère, Mani (ou Manès), prédicateur babylonien, est l'inspirateur d'une religion en marge du mazdéisme comme du christianisme. C'est le manichéisme. On en a fait un adjectif, manichéen, pour qualifier un jugement sans nuance.
Le manichéisme est influencé par la gnose, une doctrine ésotérique en marge du christianisme officiel. Il suppose l'existence de deux principes à l'origine du monde : un Dieu bon, qui a créé toutes les réalités spirituelles (les anges et les âmes) et un démiurge mauvais, qui a forgé toutes les réalités matérielles (les corps). Tout en se référant à la Bible, sa doctrine religieuse, le manichéisme, se présente comme une variante du mazdéisme (la religion traditionnelle des Perses) qui, elle aussi, à sa manière, exalte la lutte du Bien contre le Mal.
Suite à une entrevue avec le prédicateur, le roi de Perse Sapor 1er (ou Chapur) convient de protéger la nouvelle religion tout en faisant du mazdéisme la religion officielle de son empire. Le manichéisme va ainsi connaître un bref succès et se diffuser jusque dans le bassin méditerranéen où il sera vivement combattu par Saint Augustin. Il inspirera le courant gnostique et le mazdakisme. Beaucoup plus tard, le catharisme sera également accusé de penchants manichéens.
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