Le 20 décembre de l'an 69, l'empereur Vitellius est égorgé sur le forum de Rome par des mécontents. Cet assassinat conclut une année troublée qui a vu trois généraux se succéder en quelques mois à la tête de l'empire romain : Galba, Othon et enfin Vitellius, après la mort tragique de Néron, dernier empereur de la famille de César et Auguste.
Sitôt connue la mort de Vitellius, les légions du Danube et de l'Orient, à Alexandrie, en Égypte, proclament le général Titus Flavius Vespasien empereur presque malgré lui.
Un homme providentiel
Ce militaire de 60 ans se distingue par ses origines des premiers « César », tous issus de l'aristocratie romaine.
Né le 18 novembre de l'an 9 de notre ère dans la famille d'un modeste publicain de l'Italie centrale, à Reate (ou Rieti), il a fait la preuve de ses capacités en réprimant une révolte en Palestine.
Vespasien laisse à son fils Titus le soin d'en finir avec les Juifs et s'installe à Rome pour rétablir l'ordre et redresser les finances publiques. En dix ans de règne, cet homme providentiel consolide de manière remarquable l'oeuvre de Jules César et Auguste.
Il favorise les provinciaux et nomme les plus riches d'entre eux au Sénat pour affaiblir la vieille aristocratie romaine, encline au complot. Il gère les finances en père de famille mais ne néglige pas les grands travaux. C'est ainsi qu'il lance la construction d'un nouvel amphithéâtre de 50 000 places, le Colisée. Son nom (le « Colosseo » ou le « Colosse ») lui viendrait de la proximité d'une grande statue de Néron.
Vespasien affermit aussi la conquête des îles britanniques. Il se protège des Germains en annexant les Champs Décumates, un territoire entre Rhin et Danube, de façon à raccourcir la frontière.
L'empereur tente enfin d'instaurer une succession héréditaire à la tête de l'empire en y préparant son fils Titus. Mais sa dynastie dite des Flaviens s'éteindra après le règne de son second fils, Domitien.
Titus, fils de l'empereur Vespasien, aurait manifesté devant celui-ci des réticences à collecter de l'argent sur l'urine tirée des latrines publiques et employée par les foulons pour le dégraissage des peaux.
Prenant une poignée de pièces d'or dans un sac et les lui mettant sous le nez, Vespasien lui aurait alors répondu : « non olet » expression qui signifie : « Il (l'argent) n'a pas d'odeur ». C'est du moins ce que raconte l'historien Suétone.
C'est pourquoi le nom de l'empereur a été utilisé pour baptiser nos... vespasiennes. L'idée est venue du comte de Rambuteau, préfet de Paris, qui fit installer pas moins de 450 urinoirs à Paris !
Vos réactions à cet article
Recommander cet article
Aucune réaction disponible