21 février 1972

Le 21 février 1972, le président des États-Unis Richard Nixon atterrit à Pékin et sur le tarmac, devant les caméras du monde entier, il passe en revue un détachement de l'Armée populaire chinoise cependant qu'une fanfare joue l'hymne américain. Il serre ensuite la main du Premier ministre Zhou Enlai avant de rencontrer Mao Zedong lui-même, président du Parti communiste chinois. Nixon va ensuite se donner huit jours pour visiter la Chine populaire, une « semaine qui a changé le monde » selon ses mots.

Cette ouverture diplomatique spectaculaire prend de court toutes les chancelleries, alors que la Chine populaire se relève mal de la Révolution culturelle et que les États-Unis sont encore embourbés dans la guerre du Vietnam. Voulue par le Secrétaire d'État Henry Kissinger pour dissocier la Chine de l'URSS, elle a été préparée en 1971 par la « diplomatie du ping-pong », autrement dit les visites croisées des équipes nationales de tennis de table américaine et chinoise en Chine et aux États-Unis.

Notons que, le 27 janvier 1964, le président français Charles de Gaulle avait été le premier des Occidentaux à oser nouer des relations diplomatiques avec la Chine populaire, de préférence à la Chine nationaliste (Taiwan).

Cinquante ans plus tard, notons-le aussi, c'est une politique beaucoup moins habile que pratiquent les présidents américains, essentiellement les démocrates Obama et Biden : confrontés à la montée en puissance de la Chine post-maoïste de Xi Jinping, ils n'imaginent rien de mieux que de repousser vers elle la Russie de Vladimir Poutine en étendant jusqu'à ses frontières immédiates une OTAN plus menaçante que jamais. D'aucuns voient dans cette diplomatie agressive l'inspiration de Zbigniew Brzeziński, natif de Pologne et ex-conseiller de Jimmy Carter, successeur démocrate de Nixon à la présidence.