Le 16 août 1819, St-Peter's Fields, un champ à la lisière de Manchester (Angleterre), est le théâtre d'un massacre dit de « Peterloo » (contraction de St-Peter's et Waterloo !). C'est une étape douloureuse de la marche de l'Angleterre vers la démocratie...
Le souvenir glaçant de la Révolution française
Alors qu'une crise économique frappe les ouvriers anglais et que ceux-ci se plaignent de n'être pas représentés au Parlement, le gouvernement anglais suspend certaines libertés civiles garanties par l'Habeas corpus. Excédée, l'opposition organise une réunion en plein air à Manchester.
Plusieurs cortèges partis des cités ouvrières environnantes rejoignent la métropole industrielle, dont l'activité principale est le tissage du coton. Pas moins de 50 000 personnes se retrouvent à St-Peter's pour écouter Henry Hunt « l'Orateur », qui réclame le suffrage universel (masculin) à une époque où le droit de vote ne bénéficie encore qu'à 4% des citoyens. La réunion s'annonce pacifique et joyeuse. Elle n'en est pas moins interdite au dernier moment par les autorités locales et à peine a-t-elle commencé que survient la yeomanry, une milice locale à cheval, assistée par une milice régulière et un régiment de hussards. La troupe charge sabre au clair, sans tirer un coup de feu, sur la foule affolée. On relève quinze morts et des centaines de blessés fauchés par les sabres et piétinés par les chevaux !
« Ce sera votre Waterloo ! » hurlent des miliciens à l'adresse de leurs victimes. D'où le nom donné à ce drame... Le gouvernement, tétanisé par la crainte d'une révolution similaire à celle qu'a connue la France 30 ans plus tôt, fait emprisonner Henry Hunt et plusieurs organisateurs. Il restreint aussi un peu plus le droit de manifestation. Et par-dessus tout, le Prince Régent, futur roi George IV, félicite en personne la milice.
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