Le prophète Mahomet étant mort en 632, il est remplacé par l'un de ses proches, son beau-père Abou Bekr (ou Abou-Bakr), père d'Aïcha. Désigné par le premier cercle des intimes du Prophète, il ne porte pas de titre particulier.
Son successeur Omar se voit quant à lui attribuer le qualificatif de Commandeur des croyants (amir al-Muminin ou Amir al Mou'mimin en arabe)... qui est encore porté par le roi du Maroc. Mais après un règne épique, il est tué en 644 par un esclave persan de confession chrétienne.
À la suite d'âpres disputes, les leaders musulmans lui donnent pour successeur le vieil Othman (prononcer Osman). Ce dernier est assassiné à Médine par une foule de musulmans en colère le 17 juin 656 (18 Thilhajh de l'an 35 de l'Hégire). La mort de ce vieillard de plus de 80 ans est à l'origine de la plus grave crise de l'islam.
Ali, époux de Fatima et gendre du Prophète, qui s'est imposé comme nouveau Commandeur des croyants, est à son tour assassiné par des musulmans dissidents, laissant deux fils, Hussein et Hassan. Avec lui disparaît le dernier des quatre califes dits orthodoxes, après Abou Bekr, Omar et Othman.
Apparition tardive du titre de calife
Le titre de calife ou khalîfa sous lequel on désigne les premiers dirigeants du monde musulman est anachronique.
Ce mot arabe qui veut dire « lieutenant » ou « remplaçant », apparaît en effet vers 690 seulement à Damas, soit un demi-siècle après la mort du Prophète, sous le règne du souverain omeyyade Abd al-Malik (685-705). Sur ses monnaies, celui-ci est désigné par le qualificatif : khalîfa Allah (« lieutenant de Dieu ») ou plus modestement : khalîfa rasul Allah (« lieutenant du Messager de Dieu »), le Messager étant en l'occurence Mahomet.
Le mot calife désigne depuis lors chez les musulmans sunnites les remplaçants du Prophète à la tête de la communauté musulmane cependant que le mot califat englobe l'ensemble des attributs de leur fonction.
Les califes sont en théorie désignés par un conseil de sages, la choura, et issus de la tribu arabe des Koreïchites ou Quraychites, comme le Prophète lui-même. Dans les faits, ces recommandations ne seront jamais appliquées...
En 909, l'unité du califat est rompue par la création d'un califat dissident d'obédience fatimide (une branche du chiisme) à Kairouan, en Ifrikiya (Tunisie). En 929, l'émir omeyyade de Cordoue se pare à son tour du titre de calife. En 1258, le califat de Bagdad est anéanti par les Mongols. Il se reconstitue au Caire sous l'égide des Mamelouks et le titre sera enfin relevé par les Ottomans de Constantinople (ou Istamboul) en 1517. Le dernier calife s'est vu retirer son titre et ses fonctions par les députés turcs en 1924.
À la différence des sunnites, les chiites orthodoxes n'ont jamais employé le terme de calife. Leur chef religieux issu de la descendance mâle d'Ali et Fatima est appelé Imam.
Voir : Mort du prophète Mahomet
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