Le 4 novembre 644, le calife Omar est assassiné dans la mosquée de Médine par un esclave persan de confession chrétienne (certaines sources datent cet événement du 3 novembre 644).
En dix ans de règne, il a toutefois eu le temps de lancer l'islam à la conquête de l'Orient méditerranéen et de jeter les bases d'un nouvel empire.
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Cette carte témoigne de l'expansion très rapide de l'islam après la mort de Mahomet, aux dépens de l'empire byzantin et de l'empire perse, puis de l'Espagne wisigothe.
Un chef énergique
Avant de mourir, en 634, le vieil Abou Bekr, premier « calife » (remplaçant du Prophète), a désigné Omar ibn al-Khattab pour lui succéder.
Issu d'une famille obscure de La Mecque, Omar s'était rallié tardivement à Mahomet après l'avoir violemment combattu, mais à la mort du prophète Mahomet, en 632, son intervention avait permis de maintenir l'unité des musulmans autour d'Abou Bekr.
Énergique quadragénaire, Omar s'octroie le titre de « Commandeur des Croyants » (Amir al Mou'mimin), établit les règles de la théocratie musulmane et fait débuter le décompte des années à l'Hégire.
Après la rapide occupation de la Syrie byzantine et de Jérusalem par ses troupes, en 638, le calife va sans tarder prier sur l'esplanade du Temple, à l'endroit d'où le prophète Mahomet se serait envolé au ciel. Il ordonne la construction d'une mosquée, le « Dôme du Rocher », sur l'esplanade du Temple juif, puis lance ses troupes à l'assaut de l'Égypte comme de la Perse sassanide. L'une et l'autre sont soumises en 642.
Selon une tradition tardive et donc très incertaine, qui remonte au XIIe siècle, le patriarche chrétien de Jérusalem aurait fait allégeance au calife Omar quand celui-ci assiégeait la ville et son acte de soumission, le « pacte d'Omar », aurait inspiré le statut de protégé (dhimmi en arabe) propre à tous les « gens du Livre » (la Bible) en terre d'islam (dar al-islam). Il semble en fait que le statut de dhimmi, qui concerne les juifs et les chrétiens, soit né progressivement des besoins de la conquête : interdiction du port d'arme, impôt de capitation particulier (jizya) etc.
Une autre tradition postérieure de six ou sept siècles à la conquête de l'Égypte rapporte que lorsque les Arabes pénétrèrent à Alexandrie, ils auraient sciemment incendié la prestigieuse bibliothèque de la ville, riche de très nombreux ouvrages hérités de l'Antiquité hellénistique.
À son général Amr qui lui avait demandé que faire des livres présents dans la bibliothèque, le calife Omar aurait répondu : « S'ils disent la même chose que le Coran, ils sont inutiles ; s'ils le contredisent, ils sont nuisibles ; dans les deux cas, il faut les détruire ». C'est ainsi que les précieux manuscrits auraient alimenté les chaudières des bains de la ville.
Dans les faits, la bibliothèque avait déjà beaucoup souffert de plusieurs incendies, notamment lors d'une bataille entre Jules César et les partisans du pharaon Ptolémée XIII, pour les beaux yeux de Cléopâtre. Peut-être n'en restait-il déjà rien ou presque quand survinrent les Arabes.
Une succession ardue
La mort brutale du calife Omar, à 55 ans, compromet les rapides succès des musulmans. En l'absence de successeur désigné, les antagonismes familiaux se réveillent et déchirent la communauté. C'est finalement un gendre du prophète, du nom d'Othman, qui succède au calife assassiné. Le nouvel élu appartient à une riche famille de la ville sainte de La Mecque, les Omeyyades, et figure parmi les premiers disciples de Mahomet.
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